Le Défouloir : se libérer du stress en restant écoresponsable
Posted On 18 mars 2020
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Une journée de travail intense, une tonne de devoirs à terminer, une rupture douloureuse, autant de situations qui peuvent tous nous stresser au quotidien. Pour se vider la tête, on tente différentes méthodes pour se calmer ; boire un thé chaque soir ou s’essayer au yoga. Mais finalement, le mieux ne serait-il pas de littéralement tout casser une bonne fois pour toute ? Bienvenue au Défouloir. Ici, nous sommes accueillis dans un espace chaleureux, ressemblant plus à un salon norvégien qu’à une pièce destinée à la destruction d’objets en tout genre. Un bar, quelques fauteuils, des murs en bois et des tableaux liés à la pop-culture nous entourent.
C’est là que nous rencontrons Anael Callens, le gérant. Il nous invite directement à nous aventurer dans l’autre univers du bâtiment : « Une partie est déjà en cours, passez cette porte et allez voir ! »
Exit les beaux fauteuils et l’allure cosy, l’ambiance post-apocalyptique s’installe directement après avoir dépassé le pas de porte. A gauche, des râteliers d’armes fait de palettes. Devant, des étagères remplies de combinaisons, de casques à visière intégrale, de gants et de protège-tibias. La sécurité reste essentielle pour ce genre de pratique. Une décharge qui assure de la majorité du participant est d’ailleurs à signer.
Au nombre de trois, les salles de casse sont toutes construites de la même façon. Quatre murs en béton renforcés par des panneaux de liège pour limiter les éclats de verre ou de porcelaine. C’est pendant notre visite que nous croisons Caroline et Annabelle, deux étudiantes venues tester le concept pour la première fois. Après une session de vingt minutes à base de coup de maillet dans des bouteilles de bière, les deux amies ressortent épuisées. C’est l’occasion de savoir si, au fond, le concept fonctionne et libère vraiment de la pression. « On est complètement vibrantes, mais en même temps on est calmes, presque reposées », nous confie Caroline. « J’ai lâché toute ma haine sur la chaîne stéréo, c’était vachement bien ! », rajoute Annabelle.
Une pratique qui semble donc faire ses preuves, à condition d’avoir de l’énergie à revendre !
Au-delà d’un nouveau concept inédit, comme on en voit apparaître souvent en ce moment, le Défouloir se défend comme étant une véritable thérapie anti-stress. Il n’y qu’à voir les noms des différentes formules : antidépresseurs, anesthésie ou encore psychothérapie. On est loin d’une réelle consultation chez le psychologue, certes, mais les effets restent tout aussi efficaces.
Des débris triés à la fin d’une séance (Chloé Lavoisard)
Plus encore, ce qui fait aussi l’intérêt du Défouloir, c’est sa politique en matière de développement durable. Forcément, remplir une salle d’objets à casser pose la question du recyclage post-destruction et de la provenance des objets. Anael Callens nous l’a vite précisé : « Je travaille avec une association habilitée en déchetterie, c’est elle qui me fournit la vaisselle et multimédia. Une fois que c’est détruit, je fais le tri. » C’est la même chose pour les outils qui servent à la casse, tous proviennent de récup’. Petit bonus : vous pouvez même ramener vos propres objets pour la séance, une option qui peut donner beaucoup d’idées…
Comptez tout de même 50 € les vingt minutes à deux. Pour réserver une séance, c’est ici !
A l’heure où la dépression est un grand sujet en France, il est évident que de nouvelles pratiques comme le Défouloir apparaissent. Effectivement, les chiffres de la dépression dans notre pays sont symptomatiques.
On estime qu’une personne sur cinq a souffert ou souffrira de dépression au cours de sa vie. Touchant tous les âges, de l’enfance à la vieillesse, la dépression est la maladie psychique la plus répandue au monde. Celle-ci est en recrudescence depuis les dernières années. Selon Santé Publique France, il y aurait aujourd’hui trois millions de patients dépressifs dans notre pays qui s’impose comme champion dans la consommation d’antidépresseurs. Les femmes auraient deux fois plus de risque que les hommes de subir un épisode dépressif dans leur vie. Aussi, seulement 50 % des malades sont soignés.
Les causes ? Le manque de moyens, la pénurie des psychiatres ou des psychologues qualifiés. Plus d’un quart des Français consomme des anxiolytiques, des antidépresseurs, des somnifères et autres médicaments pour le mental. 150 millions de boîtes sont prescrites chaque année. Ces chiffres impressionnants sont le résultat d’un grand nombre de patients victimes de troubles dépressifs peu pris en charge.
Ainsi, les pratiques se multiplient pour lutter contre ces troubles psychologiques ou contre les angoisses que l’on se voit obliger d’affronter au quotidien. Yoga, cures, méditations ou nouvelles alternatives comme le Défouloir : tout est bon pour aller mieux.
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