La pandémie mondiale et tout ce qu’elle a engendrée a mis un frein dans les rencontres amoureuses. Cependant, les célibataires et les applications dédiées s’adaptent à la situation et ne se laissent pas faire comme Hugo, étudiant qui a accepté de témoigner.
Trouver un partenaire durant cette période n’est pas chose aisée. En effet, la distanciation sociale, le port du masque ou encore les confinements à répétition n’aident pas vraiment lorsque l’on cherche quelqu’un. La quête de l’amour n’est pas pour autant arrêtée car les célibataires n’ont pas dit leur dernier mot. Mais alors en quoi est-ce que l’arrivée du Covid-19 change les rencontres entre individus ?
Hugo, étudiant à l’Université de Lille et célibataire, témoigne “d’une différence notable ».Pour lui, l’aspect social des rencontres est complètement différent de par les gestes barrières, comme la distanciation sociale ou encore à cause des rendez-vous qui ne se font plus dans un café mais plutôt sur Internet. « Il n’est plus question d’avoir une première impression physique de la personne mais il faut davantage apprendre à connaître quelqu’un par message, ce qui n’est peut-être pas réellement représentatif de la réalité, poursuit-il. Désormais la confiance envers l’autre doit être accordée plus facilement vu qu’il est plus compliqué de faire connaissance dans la vraie vie.”
« Il n’est plus question d’avoir une première impression physique »
Autre différence importante à prendre à compte : « La difficulté à arriver jusqu’au rendez-vous. » Cependant, le premier date n’est pas une étape impossible à atteindre. Même si la situation sanitaire actuelle empêche bon nombre d’activités à faire, retrouver physiquement la personne avec laquelle on discute depuis plusieurs jours voire semaines est toujours quelque chose de réalisable. Toutefois des questions restent en suspens lorsque qu’un rendez-vous amoureux veut se concrétiser. Fini les cafés, les cinés et les musées. Mais alors quoi faire ? Où aller ? A partir et jusqu’à quelle heure ? On peut toujours faire simple : se retrouver chez l’un ou l’autre ou tout simplement aller faire une promenade (avec un test PCR négatif de préférence) sont des activités toujours possibles à effectuer.
Acteurs majeurs dans les rencontres amoureuses, les sites et applications spécialisés ont connu une augmentation significative de l’utilisation de leurs services depuis Mars 2020. Cette hausse peut être traduite par le fait que les applications de rencontre sont devenues moins taboues. En effet, avec des influenceurs qui en font la promotion sur les réseaux sociaux et une vision plus décomplexée chez les jeunes, elles ne sont plus quelque chose que l’on cache et dont on a honte. De plus, certaines applications comme Tinder s’adaptent et propose un service de communication vidéo pour les matchs souhaitant se rencontrer sans pour autant briser les règles sanitaires.
Mais les jeunes ne sont pas les seuls célibataires sur le marché. Les sites de pour seniors (50 ans et plus) sont de plus en plus nombreux sur Internet. Dison Demain, filiale de Meetic pour les personnes plus âgées, a également connu une croissance d’utilisation depuis le début de la pandémie. Basé sur des sorties entre célibataires, le site ne décompte pas moins d’inscrits pour autant. Les « 50 ans et plus » ne se laissent pas abattre non plus et trouve l’amour de la même façon que les jeunes.
Roméo Duhar
Les rencontres au temps du COVID par Véronique Kohn
Emma Madani
Interview croisée : être un couple (à distance) pendant la période Covid
Elle s’appelle Emilie, je m’appelle Grégory. Nous sommes ensemble depuis bientôt deux ans. Elle fait ses études à Nice, je les fais à Lille. Voici l’interview croisée d’un couple amoureux – le nôtre – depuis que le virus a empiété sur nos vies.
Comment vit-on notre couple pendant cette période ?
Emilie : Je le vis plutôt bien mais surtout parce qu’on a la chance d’habiter proche l’un de l’autre quand il est sur la Côte d’Azur. Ça n’aurait pas été la même chose si ce n’était pas le cas.
Grégory : Je pense que notre couple vit bien, très bien même. Alors que la distanciation sociale est préconisée, je crois que l’on s’est rapproché.
Comment se sont passés les confinements ?
E : Le premier nous a beaucoup rapproché. C’était dur de ne pas sortir pendant 2 mois mais on a pu découvrir d’autres activités à faire ensemble, comme de la cuisine, puis au déconfinement, on s’est mis à faire ensemble de la course à pied ou du vélo. Le deuxième était plus difficile pour moi au niveau psychologique, mais le fait qu’on pouvait se voir nous a aidé tous les 2.
G : Coïncidence ou pas, lors des deux confinements, j’étais censé rentrer pour un week-end ou pour une semaine. Au final, je suis resté six mois pour le premier et trois mois pour le deuxième. Donc, les confinements se sont très bien passés. J’ai eu la chance qu’elle aille beaucoup faire les courses pendant les confinements… Enfin c’est ce qu’elle remplissait dans l’attestation !
Ce qui nous manque le plus ?
E : Ce qui me manque le plus c’;est de plus pouvoir l’embrasser quand je veux à cause du masque (rires). Sinon, c’est de ne plus pouvoir aller au restaurant à deux ou au cinéma.
G : Aller au restaurant. Et dans une moindre mesure, aller au cinéma.
Grégory Pellegrini, avec la participation d’Emilie Cutri.