Le Crous met les petits plats dans les grands pour l’environnement
Posted On 24 octobre 2021
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Alors que la restauration à emporter s’est grandement développée durant les différents confinements, les resto’U ont tâché de répondre à la demande en distribuant des repas dans des boîtes en plastique. Une solution pratique mais peu écologique qui poussait certains étudiants à amener leurs propres contenants pour se faire servir dans une assiette et transvaser ensuite dans leurs récipients. Cela permettait de limiter l’usage de plastique tout en évitant les contaminations croisées.
Ainsi, le Crous des Hauts-de-France vient de lancer la mise en place de contenants en verre sur deux établissements. Cette idée, issue d’une réflexion interne des Crous, était déjà expérimentée depuis l’an dernier dans certaines villes comme Lyon ou Strasbourg. À Lille, c’est un déploiement progressif : “Le but reste évidemment de l’étendre sur l’ensemble de la région”, explique Philippe Radomiak, coordinateur technique de la restauration au Crous de Lille.
Désormais, les étudiants achètent une fois leurs plats en verre et les réutilisent ensuite à l’infini. Actuellement, la vente à emporter représente 10% des passages au resto’U Châtillon, soit environ 50 repas par jour. Ce qui permet une économie de plastique non négligeable sur l’ensemble de l’année.
De leur côté, les resto’U se chargent de réceptionner et nettoyer les boîtes sales pour assurer les rotations : un circuit fermé qui demande donc une certaine logistique.
Pour ce qui est du verre utilisé, il est produit localement par la société Arc (Pas-de-Calais). Les couvercles en plastique, eux, viennent de Chine – ce qui ternit un peu la démarche. Par ailleurs, le lavage des contenants nécessite de l’eau et du produit nettoyant supplémentaire mais c’est finalement “noyé dans la masse” des choses à nettoyer quoi qu’il arrive, estime Philippe Radomiak qui souligne également que tous les produits utilisés sont écolabellisés.
Toujours dans cette optique de réduction des déchets, le Crous organise d’autres opérations. C’est pourquoi, lors des premiers achats de contenants en verre, chacun des deux resto’U a offert des sacs de transport avec des couverts réutilisables faits en matières biosourcées. En outre, un contenant réutilisable pour les pasta box, salades et autres plats chauds des cafétérias serait à l’étude selon Philippe Radomiak. Cela permettrait de remplacer les boîtes en cartons utilisées actuellement.
En définitive, le Crous suit une véritable démarche écologique et souhaite inciter les jeunes à faire de même. Amène ton mug, par exemple, est une initiative proposant une réduction de 10 centimes sur toutes les boissons chaudes si l’étudiant vient avec son propre contenant dans les cafétérias du Crous.
François Le Grelle
Les établissements de l’enseignement supérieur ont bien compris la demande des étudiants en termes de protection de l’environnement. Ils veulent les satisfaire de plus en plus en mettant en place des projets et autres actions écologiques.
Le meilleur élève français en cette matière est l’université de Paris-Nanterre qui a remporté « le trophée des campus responsables » en 2019. Ici, les espaces verts ne sont plus entretenus avec des produits chimiques depuis 2015. Ils ont été agrandis, et accueillent désormais un troupeau de mouton, des ruches et une aire de compostage. À Lille, l’association Potatoit a créé un potager participatif au sein de la faculté et distribue aux étudiants du campus les légumes bios récoltés. D’autres projets plus ambitieux voient le jour, comme à l’université de Bordeaux qui mise sur la rénovation énergétique de ses bâtiments ainsi que l’installation de panneaux solaires. L’objectif étant de réduire la consommation d’électricité et de gaz de l’établissement. Le développement durable s’invite aussi dans les programmes avec des cours de modèles économiques alternatifs, à l’instar du master international en informatique et télécoms pour lutter contre le réchauffement climatique, à l’université de Lorraine.
Cependant, ces initiatives sont parfois vues par les étudiants comme des « coups de com’ » et pas forcément suffisantes dans le combat contre le réchauffement climatique. Ces derniers aspirent encore à plus d’actions, notamment de la part des gouvernants et de la législation.
Emilien Martin
Réalisée par Florianne Noyelle
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