Trophée Burdigala : comme un bol d’air « après-Covid »
Alors que les Français ont de nouveau le droit de pratiquer le sport en plein-air, le trophée Burdigala lance sa deuxième saison. Une compétition de football, implantée dans plusieurs villes de l’Hexagone, qui présente un impact positif sur la santé mentale et physique des participants…
Burdigala, qui n’est autre que l’ancien nom de la ville Bordeaux du temps de l’occupation romaine, représente également le tournoi de football fraîchement arrivé dans la métropole lilloise. Créé en 2019, le trophée Burdigala est désormais situé dans cinq villes françaises : Bordeaux, Versailles, Toulouse, Paris et Lille. Une compétition opposant des équipes de huit joueurs, possédant leur propre nom, propre maillot, propre effectif.
Alors que les mesures restrictives liées au sport sont pour le moment à l’arrêt, le projet a bel et bien redémarré et se base sur une volonté prônée : celle d’inclure. Même si, seuls les jeunes de 17 à 25 ans ont le droit de participer, l’association de loi n’empêche personne de jouer. Elle encourage d’ailleurs à se lancer, en appuyant le fait que tout le monde a le droit de participer, sans aucune distinction. En sortant d’une période marquée par la fermeture de (presque) tous les endroits publics, les jeunes ont besoin de se retrouver. Beaucoup sont trop peu sortis et leur état psychologique s’est affaibli. Et quoi de mieux qu’un match chaque week-end pour retrouver la santé mentale qu’ils avaient perdu durant des mois « vides » ?
L’ accessibilité à tous donc, dans une configuration où « les jeunes handicapés, les jeunes harcelés ou très introvertis dans nos cycles de jeu » se rencontrent, a notamment déclaré Guillaume Cazcarra, fondateur du trophée. Dans une situation où personne n’est exclu, les équipes peuvent ainsi être mixtes, tout comme comporter des personnes en situation de handicap par exemple.
Des bienfaits à tous points de vue
Avec un but bien précis : « transformer le sport pour les jeunes », le trophée Burdigala permet à ceux-ci de se dépenser, tout en créant des liens sociaux. Lors de matches qui les réunissent autour d’une même passion, à l’inverse d’un bar par exemple, les individus présents peuvent se rapprocher. Des matches avec des valeurs, aussi bien footballistiques qu’humaines, basées sur le respect mutuel, la fraternité, la cohésion et l’entraide. Valeurs retrouvées au sein des équipes participantes. Au « Bayer Leverkuseum » par exemple, où Valentin, étudiant à l’EGC Lille, qualifie le trophée Burdigala de « super opportunité pour rencontrer d’autres étudiants de la métropole lilloise. » Opposant des jeunes de quartiers, origines, milieux différents, le tournoi assure une certaine mixité sociale, que l’on retrouvera sur les pelouses. Mixité sociale souhaitée par les organisateurs, qui ambitionnent « d’ôter les barrières sociales et de faire se rencontrer des gens qui ne se seraient jamais vus sinon ».
De la compétition, certes, mais les organisateurs, qui sont par ailleurs des jeunes de chaque ville, insistent sur l’importance du partage. Guillaume Cazcarra, assure que « les matchs sont une belle communion populaire, avec de jolis moments de partage entre joueurs et supporters ».
En temps de Covid, où le sport en club chute, le trophée Burdigala a « permis à des centaines de jeunes de pratiquer du sport, de sortir de chez eux et de vivre une belle aventure collective, dans une période pourtant compliquée. », confient fièrement les fondateurs du trophée.
Un esprit de compétition assumé
Après une année compliquée où sortir devenait une mission, il est maintenant possible de se réunir pour faire du sport, pour le bien de tous. Alors que les clubs ré-ouvrent, le trophée Burdigala permet aux jeunes qui ne peuvent pas s’inscrire ou n’en ont tout simplement pas l’envie, de se donner, chaque week-end ou presque. Lino, 18 ans, joueur du « FC Cigarillos », accorde beaucoup d’importance à l’aspect physique du tournoi, qui lui permet notamment de retrouver une « activité physique régulière », qu’il avait perdu de part l’arrêt des clubs la saison passée.
Le tournoi, sponsorisé par les Girondins de Bordeaux, club de Ligue 1, assure aux 2 finalistes la possibilité de jouer dans un vrai stade de football à la fin de la saison. Un esprit de compétition marqué donc, où chaque équipe sera « motivée à gagner », comme nous l’assure Thibaut, joueur de la « Lazio de Rhum ».
Célien MILIONI-BRUNET
4 questions aux organisateurs du tournoi
Un tournoi de foot’étudiant à Lille ! Pourquoi faire ?
Guillaume, fondateur du tournoi Burdigala Bordeaux et étudiant de master à l’ESJ Lille et Paul, étudiant en école de commerce et coordinateur de l’antenne du tournoi à Lille, ont accepté de répondre à nos questions sur ce projet en plein développement.
Comment vous êtes vous responsabilisés financièrement pour ce projet ?
Un des piliers du lancement de ce projet est la recherche de sponsors. Les équipes doivent trouver un sponsor et le faire figurer sur leur maillot afin de pouvoir participer au tournoi officiel d’Avril. Nous avons aussi eu la chance d’obtenir le soutien des Girondins de Bordeaux au début du projet et ce partenariat nous est d’une grande aide, notamment pour la visibilité, mais aussi sur le plan financier et par le prêt de deux locaux. Lors de la première édition, cinq euros ont été versés par but à des associations, versements permis par les sponsors.
D’où vient le nom « Burdigala » ?
Le nom Burdigala était celui que portait la ville de Bordeaux lors de l’occupation romaine. Nous avons donc privilégié ce choix, permettant de rappeler nos origines bordelaises et l’attachement de ce projet à notre ville de cœur à travers les quatre autres antennes du tournoi.
Pourquoi avoir choisi Lille parmi les 4 autres villes ?
La ville de Lille était comme une évidence car c’est une grosse ville étudiante. Elle attire énormément et possède une riche culture du football. De plus, l’ambiance entre les étudiants a bonne réputation.
Une petite décla pour finir ?
Nous sommes vraiment heureux d’avoir créé ce tournoi et que les étudiants s’y intéressent, déjà une vingtaine d’équipes ont été créées, dont le FC CIGARILLOS qui représente l’Académie ESJ. Vous pouvez suivre chaque équipe sur Instagram. On vous attend nombreux sur le terrain pour encourager vos équipes favorites et vous amuser.
Nicolas SACHSE