On ne naît pas consomm’acteur, on le devient !
Posted On 14 février 2022
0
301 Views
En sachant que la France est le deuxième pays du fast-food dans le monde après les Etats-Unis, l’application veut réformer cette idée en répondant concrètement à différentes demandes. Premièrement, trouver une alternative aux applications de livraison les plus connues et les plus utilisées comme UberEats, Deliveroo et encore JustEat qui précarisent leurs partenaires. Ensuite, celle de devenir réellement acteur.trice de sa consommation en mangeant de façon plus saine en encourageant et valorisant les restaurants qui proposent des plats végétariens ou vegans. Enfin, adapter notre surconsommation tout en respectant notre environnement. Un de ses engagements est de reverser 10 % de ses bénéfices à des associations pour la protection de l’environnement et de minimiser les décharges énergétiques. Pour avoir davantage d’informations, la vidéo ci-dessous explique l’émergence de ces nouvelles alternatives.
Aux détours des rues du Vieux-Lille, deux restaurateurs partenaires nous ont ouvert leurs portes afin de nous faire part de leurs ressentis et de l’évolution de l’application au sein de leurs structures. De Rode Koe, un restaurant indépendant, déclare avoir adhéré dès le début à la plateforme pour ses valeurs. Même si le restaurateur pense que la démarche de l’application est la bonne, les résultats ne sont pas au rendez-vous.
« Je suis déçu de la vente mais pas de l’application en elle-même. »
Restaurateur de De Rode Koe
Effectivement, ce restaurateur nous confirme qu’il ne reçoit désormais plus qu’une commande toutes les deux semaines, ce qui s’explique d’après lui par la réouverture des restaurants. D’ailleurs, il constate une nette différence avec les autres services de livraisons plus populaires, qui ont eu l’occasion de faire leur preuve et leur réputation auprès des restaurateurs.trices lors des derniers confinements. Cependant, il est persuadé que le plus gros défaut de l’application reste au niveau de sa communication car peu d’individus en ont entendu parler. Eux-mêmes n’ont pas de nouvelles de la part des gérants de l’application alors qu’ils aimeraient au moins obtenir un sticker du logo de la marque pour l’afficher sur leur vitrine.
Contrairement à ce restaurant indépendant, la chaîne de restaurants vegans Hank, aussi présents sur Paris et Lyon, est assez satisfaite de l’application. Également partenaire d’UberEat et de Deliveroo, le gérant du restaurant à Lille nous informe qu’il est régulièrement en contact avec les créateurs de l’application pour évoquer les difficultés rencontrées lors des livraisons. Il nous avoue tout de même que l’application marche mieux à Paris et à Lyon qu’à Lille car il y aurait plus de demandes.
« Nous avons une ou deux commandes par jour. (…) Même si l’application n’est pas tout à fait au point car elle est assez récente, elle fonctionne très bien. »
Gérant du restaurant Hank à Lille
D’après les témoignages de ces restaurateurs, la productivité de Eatic dépend donc du cadre spatio-temporel et de la structure du restaurant. Malgré le manque de communication et les problèmes techniques, elle pourrait se hisser au même rang que ses concurrents à l’avenir. Son approche différente et novatrice par rapport à la livraison de repas et à notre consommation pourrait devenir une solution aux impacts de l’ubérisation dans notre société.
Clémentine Gaultier
Depuis les multiples périodes de confinement, un nouveau mot du dictionnaire se démocratise : l’uberisation. Issu du nom de la célèbre plateforme de services Uber, l’uberisation représente la transformation de l’économie par la mise en relation directe entre des indépendants et des clients, grâce aux nouvelles technologies. Les utilisateurs profitent ainsi de chauffeurs, de livraison de repas ou encore de courses, le tout, à bas prix. Le principe part d’une idée à la fois économique et pratique, derrière laquelle se cache une face plus sombre.
Les employés n’en sont pas réellement et connaissent des contrats de travail très précaires. Pour être livreur, il faut se créer un statut d’autoentrepreneur, qui implique de ne bénéficier ni de salaire ni de protection sociale. Les coursiers se retrouvent livrés à eux-mêmes dans une activité qui les pousse à prendre des risques pour augmenter leur commission. Avec la hausse du chômage suite aux confinements, le nombre de livreurs ne fait qu’augmenter, tout comme l’instabilité de l’emploi. En un an, celui de UberEats à doublé, passant à 40 000 fin 2020. Pour pallier ces conditions de travail fragiles, certains groupes comme Just Eat leur attribuent le statut de salarié.
Autre problème, les marges que se font les applications sur la recette. Les restaurateurs donnent une énorme commission – d’environ 40% – dont les livreurs ne perçoivent qu’une part ridicule.
La popularité de ces applications fait même émerger de nouveaux concepts comme les dark kitchens, des restaurants disponibles seulement à emporter. Plus besoin de lieu physique pour les restaurateurs, mais qu’en est-il du contact humain qui manque tant depuis le début de la pandémie ?
Zoom de Lilou Hiver et photos de Zoé Dejaegere
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
pour plus d'infos