“Un nouvel espoir” pour l’éducation aux médias avec Globe Reporter
Sidonie Hadoux, journaliste et membre de l’association Globe Reporter, participe depuis 2016 à des projets journalistiques avec des étudiants afin de les sensibiliser à l’information et aux médias.
“Le côté obscur de l’info, redouter tu dois“, aurait pu expliquer Yoda si Star Wars était un film d’auteur. Dans un monde ultra médiatisé, chercher à se faire sa propre opinion, réfléchir à une question et ne pas prendre ce que l’on peut lire, voir ou entendre pour argent comptant n’est pas chose aisée. Faire preuve d’esprit critique, savoir trier les informations et vérifier la fiabilité de ses sources est donc fondamental. Plus facile à dire qu’à faire puisque cette aptitude est loin d’être innée. Il existe une réelle nécessité de sensibilisation, formation et d’éducation aux problématiques de connaissance des médias et de l’information.
Padawans du scoop
L’association Globe Reporter et sa filiale Globe Reporter Environnement travaillent auprès de jeunes pour développer cette culture. Dans un monde “noyé dans l’info, il est important d’aider les gens à savoir s’informer et éviter les fausses infos“, explique Sidonie Hadoux, une des journalistes impliquées dans le projet.
Ces projets participent à la naissance de passions chez certains jeunes. “J’ai travaillé avec une jeune fille au lycée qui, après avoir participé au projet avec Globe Reporter Environnement, s’est lancée et a créé le journal d’un organe politique d’étudiants engagés pour la planète. Aujourd’hui, elle entreprend des études pour devenir journaliste.”
Sans forcément envisager des carrières dans le monde du journalisme, les adolescents apprécient de monter ces projets. “Certains se prennent au jeu tout de suite, surtout chez les plus jeunes. Il y a une grande motivation. Et ceux qui sont un peu réticents au premier abord tombent dedans aussi et sont fiers quand ils voient que leurs articles sortent dans un journal, qu’ils s’entendent sur un podcast en ligne.“
“Tandis qu’ils découvrent le journalisme et créent des choses, ils nous font réfléchir à l’avenir du métier, [à] comment rendre ce milieu plus accessible et compréhensible pour tous.”
Sidonie Hadoux
Pour Sidonie Hadoux, la clé de ces projets est l’échange et le partage. “J’adore l’idée d’être journaliste et de faire découvrir mon métier et mon quotidien aux jeunes. Ces échanges me passionnent, on apprend les uns des autres. Tandis qu’ils découvrent le journalisme et créent des choses, ils nous font réfléchir à l’avenir du métier, [à] comment rendre ce milieu plus accessible et compréhensible pour tous.”
Jedis en devenir
Ces projets participent à la naissance de passions chez certains jeunes. “J’ai travaillé avec une jeune fille au lycée qui, après avoir participé au projet avec Globe Reporter Environnement, s’est lancée et a créé le journal d’un organe politique d’étudiants engagés pour la planète. Aujourd’hui, elle entreprend des études pour devenir journaliste.“
Sans forcément envisager des carrières dans le monde du journalisme, les adolescents apprécient de monter ces projets. “Certains se prennent au jeu tout de suite, surtout chez les plus jeunes. Il y a une grande motivation. Et ceux qui sont un peu réticents au premier abord tombent dedans aussi et sont fiers quand ils voient que leurs articles sortent dans un journal, qu’ils s’entendent sur un podcast en ligne.“
Le côté obscur
L’éducation aux médias a encore du chemin à faire pour atteindre toutes les branches de la société. Si elle se développe chez les jeunes, il reste des grandes zones d’ombre. Une majeure partie de la population n’est que rarement touchée par des initiatives comme celles de Globe Reporter et reste donc inconsciente des enjeux du décryptage de l’information.
“Aujourd’hui, l’inquiétude n’est pas chez les jeunes mais chez les personnes âgées.” En effet, ce sont elles qui véhiculent le plus de fausses informations et font preuve de la plus vive défiance vis-à-vis des journalistes. Une étude menée par des scientifiques de l’université de New-York, démontre que les utilisateurs de plus de 65 ans ont partagé, lors de la campagne présidentielle de 2016, “près de sept fois plus d’articles” issus de médias relayant de fausses informations que les personnes âgées de 18 à 29 ans. “Si de nombreux projets sont financés pour les jeunes, il est beaucoup plus rare de trouver des projets liés à l’information pour les personnes adultes.“
Des projets pour apporter la lumière dans l’obscurité, et sensibiliser aux problèmes de liberté de la presse, censure, concentration des médias et faire disparaître les fake news.
Tristan Vanuxem
Quant à la planète Terre….
Au-delà du programme d’éducation offert par Global Reporter, un accès est donné à la réflexion sur la transition énergétique et solidaire.
Les récentes grèves et manifestations prouvent que l’enjeu climatique entraîne de fortes inquiétudes auprès des jeunes. Global Reporter Environnement est leur branche orienté écologie. La principale catégorie de l’organisation : l’éducation aux médias et à l’information (EMI) est alors axée sur l’urgence climatique. Cela permet d’approfondir la connaissance des élèves, notamment en interviewant des experts, des scientifiques, et même des militants. Ce sont les journalistes qui se retrouvent chargés de réaliser les interviews, les audios et les photos. Chaque projet est composé d’un article, de sources photographiques et sonores (qui résultent généralement des interviews). Tous les thèmes concernant l’écologie sont abordés. On y trouve évidemment la biodiversité, mais également l’anthropocène (ndlr : période qui se caractérise par l’avènement des hommes comme principale force de vie sur Terre) et des idées d’innovations. Concernant les formats, on peut y trouver des portraits, mais également des débats ou des reportages. Leur travail est ensuite diffusé dans le but d’informer un lectorat des plus complets, partant des autres élèves, en passant par les familles jusqu’aux habitants du territoire.
Fanette Markwitz