Dons de sous-vêtements pour les sans-abris, le “Car Podium” se lance dans un nouveau défi
La fête du slip est une initiative de l’association lilloise le “Car Podium” qui a organisé jusqu’en mars des dons de sous-vêtements pour les sans-abri.
Ce mouvement rebaptisé La fête du slip, cherche à attirer l’attention des habitants de la métropole lilloise afin de mettre en lumière un problème souvent méconnu des habitants ; le manque de sous-vêtements pour les sans domicile. Vêtements, couvertures ou nourriture sont les choses essentielles auxquelles pensent les passants mais les sous-vêtements sont souvent loin dans les pensées.
Une initiative lilloise….
Le Car Podium est une association créée il y a huit ans. Ces membres sont tous bénévoles et organisent des événements spécialisés pour réunir des personnes autour de différentes passions : le vélo, la musique mais aussi la cuisine. Depuis quelques années, ils ont décidé de s’engager dans l’aide auprès des plus démunis. Mais quelque chose est venu chambouler leurs programmes : la COVID-19. De ce fait, la récolte de vêtements n’a pas pu avoir lieu l’année dernière.
Cet hiver, à coup de concerts ou de rassemblements, les partenaires essaient de récolter le plus de sous-vêtements possible et surtout de sensibiliser sur cet enjeu particulièrement tabou : l’hygiène intime. Ayant observé que les jeunes générations étaient de plus en plus sensibles à cette cause, les membres ont installé des collectes près des lieux étudiants, l’université de Lille, la maison de quartier de Vauban mais aussi auprès des entreprises. Le titre est également accrocheur. « Fête du slip », ne rime pas forcément avec « dons de sous-vêtements » dans nos inconscients. L’association essaie d’attirer les curieux avec cet intitulé original, en espérant avoir plus de dons de vêtements : « Ça prête à sourire […] On a voulu rendre le sujet plus léger pour toucher un maximum de personnes », indique Charlyse Boucard, membre de l’association, pour France Info.
...en partenariat avec d'autres associations
Les box de collecte ont été imaginés et décorés par Le Souffle du Nord. Cette association réunit de multiples acteurs de la région Nord afin de « former un écosystème joyeux, nordiste et engagé » selon la page d’accueil de leur site internet.
Le mouvement de La fête du slip est également en partenariat avec la Coordination Mobile Accueil Orientation (CMAO). En effet, tout les sous-vêtements seront donné à cette association afin qu’une distribution massive ait lieu. Leur prochain évènement se tiendra dans le bistrot coopératif des Sarrazins : l’entrée est gratuite pour un slip donné. Bien que l’objectif est de récolter le plus de sous-vêtements masculin, ils ne refusent pas les chaussettes, les culottes ou les soutiens-gorges. Charlyse Boucard précise également que le sous-vêtement est très rarement donné, voire jamais. Un objectif de 1000 slips souhaitent être atteint. Le concert prévu le 11 février à partir de 19 heures au café Les Sarrazins, va tenter de faire autant que son homologue au mois de décembre : environ 440 slips récoltés.
Cette initiative rappelle celle de la lutte contre le cancer du sein. En effet, dans certains bars de la métropole européenne, comme « Le W’ » à Wazemmes, un shot était offert pour tout don de soutien-gorge. Une proposition qui attire naturellement les étudiants. Ce mouvement s’arrête à l’arrivée du printemps même si l’aide aux sans-abris est elle, bien constante.
Pénélope Jobert
ZOOM sur la "Nuit de la solidarité"
Dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 janvier s’est déroulée « la nuit de la solidarité », une nuit consacrée au recensement des sans-abris dans plusieurs villes de l’hezagone. Inspirée par la ville de New-York, cette initiative, lancée en 2018 dans la capitale par l’adjointe au maire de Paris, Dominique Versini, connaît cette année un succès national. Au total 18 villes y participent. Grenoble, Metz, Toulouse, et Montpellier ont rejoint l’opération en 2019. Cette année voit s’ajouter également Bordeaux, Marseille, Saint-Étienne, Lyon, Dijon, Mulhouse, Tours, Rennes, Quimper, Brest ainsi que deux villes des Hauts de France, Dunkerque et Arras.
L’objectif est de recenser plus précisément le nombre de personnes vivant dans la rue et de connaître leur besoin. Pour cela, des équipes composées de bénévoles, de membres d’associations, et d’élus sillonnent la ville pour effectuer le comptage. Cette cinquième édition est marquée par l’apparition dans chacune des équipes d’un agent recenseur de l’INSEE, chargé du recensement pour le compte de l’État.
A l’aide de deux questionnaires, un proposé par la ville et l’autre par l’INSEE, le but est de connaître et de compter les sans-abris. Outre le souhait de posséder un dénombrement fiable, des informations sociologiques ainsi que mesurer l’impact de la crise sanitaire sur les personnes à la rue, le but est aussi de comprendre leur besoin afin de mettre en place des dispositifs de réponses et d’orienter les politiques publiques dans les plus brefs délais.
Les premiers résultats sont tombés à Paris et la capitale dénombre 2600 sans-abri, soit une légère baisse par rapport à l’année 2021. Aux vues des grandes villes qui se mettent à participer à cette action, il ne serait pas étonnant de voir Lille les rejoindre.
Charles Bouchain