Koba Lad, ton nouveau professeur de physique chimie ?
Studytracks est une application gratuite sortie depuis quelques semaines, basée sur l’idée qu’il est plus facile pour la plupart des élèves de retenir une chanson que d’apprendre un cours. Le concept est simple : des artistes phares de la génération des lycéens et collégiens chantent des leçons qui suivent le programme scolaire de CM1 jusqu’à la terminale, dans toutes les disciplines.
« Et si apprendre était aussi simple que d’écouter une chanson ? » C’est la promesse que fait l’application aux élèves dans l’enseignement secondaire, en collaboration avec des professionnels de l’enseignement, de la musique et des sciences cognitives. Ce nouveau concept, sorti sur téléphone le 21 septembre 2022, contient déjà plus de 1800 titres, interprétés par des chanteurs et rappeurs plus ou moins connus des jeunes comme Koba Lad, Bianca Costa, Black M ou encore Fianso.
Une aide, mais pas un substitut
De plus en plus d’élèves ont du mal à suivre en cours et ne travaillent pas assez à la maison, en partie à cause du téléphone portable et des réseaux sociaux. Ici, l’idée est d’optimiser l’utilisation du téléphone et de se servir de l’application comme un outil qui aide les élèves en difficultés.
« Ça peut être un moyen mnémotechnique pour ceux qui ont une mémoire auditive. Les rythmes, les rimes, le fait de scander, c’est quelque chose d’ancien, c’est Homère qui utilisait cette technique-là, la transmission par les chants ou la poésie. » Mme Nieval, professeure d’histoire-géographie au lycée Fénelon à Lille donne son avis sur le principe de cette application. En effet, l’idée de transmettre le savoir par la chanson n’est pas nouveau, plusieurs artistes l’utilisaient déjà comme le rappeur MC Solaar qui lui, parle d’événement historique dans ses musiques.
Quelques professeurs de ce lycée en avaient entendu parler sur leur téléphone ou sur Internet, mais la plupart ne connaissaient pas. Les avis sont a peu près similaires, pour eux, c’est un concept qui peut être très prometteur, « cependant il ne faut pas que ce soit un moyen de substitution » affirme un des professeurs de philosophie.
Des avis pas encore fondés
Du côté des élèves, l’application n’est pas tant utilisée que cela, il est donc difficile de se faire un avis constructif et de savoir si elle marche concrètement, mais ça reste une idée très prometteuse qui a encore besoin de se faire une réputation auprès des jeunes pour avoir un réel impact. Cependant, les lycéens connaissaient pour la plupart la chanson « Les espèces chimiques » rappé par Koba Lad, qu’ils ont découvert via des publicités sur Instagram ou TikTok, mais avec grand étonnement, très peu s’en servent. En leur expliquant comment l’application fonctionne, certains, comme Eléonore élève au lycée Fénelon se sont dit que ce serait une bonne idée de l’utiliser : « J’ai redoublé et je pourrais, d’ailleurs, je vais utiliser cette application, parce que j’ai vraiment du mal à mémoriser mes leçons quand je les lis. J’ai plus de facilité à retenir l’oral. La musique ça rentre dans la tête et en plus j’adore le rap donc c’est parfait. »
En effet avoir choisi le rap pour apprendre des leçons est le choix stratégique parfait : aujourd’hui la plupart des jeunes en écoutent. Le rap est au sommet des ventes, il domine le marché de la musique, d’après Le Monde. Pour certains, c’est même « une passion qui ne finit jamais de me surprendre », ou encore « un moyen de m’enfermer dans ma bulle et de réfléchir à mes problèmes en m’associant aux paroles, une sorte de thérapie », expriment deux lycéens en terminale.
Redonner envie d’apprendre
« Certains ont du mal à apprendre leur cours, mais d’autres n’ont tout simplement pas envie », explique une professeure du lycée Fénelon de lettres modernes, latin et grec ancien. L’application a aussi pour but de redonner l’envie et la motivation aux jeunes de s’instruire. Une aspiration noble, mais qui ne sera pas facile à réaliser au vu du désintérêt général des jeunes envers les écoles.
Léonie Morinière
Le décrochage scolaire, préoccupation prioritaire
Le décrochage scolaire est une des problématiques principales de la politique d’État. Celle-ci peut être rapidement nocive pour les élèves car possiblement vecteur d’inégalité. L’école fonctionnant globalement sur le concept d’égalité des chances, il est important que les élèves puissent tous étudier dans de bonnes conditions.
L’engagement contre le décrochage scolaire n’est pas récent en France. Grâce aux statistiques on peut constater que c’est une lutte qui avance.
Le problème étant qu’il trouve plus fréquemment ses causes à l’extérieur du milieu scolaire qui peut provenir de facteurs familiaux, spatiaux…
Les facteurs familiaux sont également à prendre en compte les enfants n’étant pas tous socio culturellement à égalité. Ils ne sont pas tous encouragé de la même façon pour tisser des liens avec le système éducatif.
Le facteur spatial est à prendre en compte dans la sortie du système éducatif. Si un jeune a un accès difficile à l’école, en milieu rural par exemple, cela peut engendrer un décrochage.
Selon une étude réalisée en 2015 par l’Insee, le plus fort taux de décrochage scolaire se trouve dans l’Aisne avec environ 15 jeunes de 16 – 24 ans sur 100 qui ne sont ni diplômés, ni scolarisés.
Le plus faible taux se situant dans la Seine où 4 jeunes sur 100 se trouve dans cette situation.
Maïssae Sebille