« On ne va pas se le cacher la randonnée attire un public de personnes assez âgées, entre 50 et 80 ans, et très peu de jeunes. » Le constat est dressé par Danyèle Playez, présidente du Comité départemental de la randonnée pédestre du Pas-de-Calais, qui encadre les clubs de randonnée. En effet, les jeunes se tournent davantage vers la marche nordique ou le longe-côte, qui offrent une dimension physique et répondent au besoin de compétition. « On fait davantage de la randonnée en famille, pendant les vacances », explique la présidente. Le Comité a su diversifier ses activités pour s’ouvrir à tous les publics, en offrant aussi à ses clubs affiliés le label Rando-Santé. L’objectif étant de « permettre à des personnes en surpoids ou avec des douleurs articulaires d’accéder à une pratique sportive ». Certains progressent par paliers avec la rando santé, et se dirigent même ensuite vers la randonnée classique : « On peut passer à un rythme de 2 km/h à 3,5 km/h et c’est déjà un très bon progrès. »

Le Comité organise par ailleurs divers événements durant l’année, à l’image de sa rando-challenge pour les enfants, la rando douce pour les personnes en situation de handicap, notamment de handicap mental, ou encore ses cinq voyages annuels. Le but est de randonner mais aussi de visiter : Andorre, Italie, Quercy, Périgord, Montbéliard, chaque recoin est sillonné. « Le matin, on propose deux niveaux de randonnées et l’après-midi, des visites culturelles de patrimoine », poursuit Danyèle Playez. Le comité propose enfin une itinérance dans le Pas-de-Calais pour valoriser les randonnées, la région et le patrimoine culturel, avec un repas dans un restaurant local. La présidente du Comité, qui a débuté sa pratique à 55 ans résume : « La randonnée est un sport tout à fait propice à la découverte du patrimoine, car on peut toujours dévier un petit peu du chemin pour trouver des lieux à visiter. »

Dans ce comité à majorité bénévole, le principal corps de métier est le balisage de Grande Randonnée (GR) et de Grande Randonnée de Pays (GRP). Celui-ci travaille avec les clubs pour préparer les randonnées, car ce sont eux qui connaissent le mieux leurs territoires et leurs circuits. « Ils sont la mémoire du coin et connaissent tous les petits détails du terrain, que le Comité ne connaît pas forcément », termine Danyèle Playez.
Le collectif Arras en lumière, formé de cinq associations, valorise lui aussi le patrimoine du Pas-de-Calais grâce à son projet de marche dans la ville, au moment du marché de Noël. « L’idée était de faire quelque chose de solidaire pour partager la lumière de Noël », présente le coordinateur de l’événement Gérard Defrennes. Une marche qui a donc plusieurs aspects, avec bien évidemment son caractère sportif et sa dominante culturelle, puisque l’objectif est de découvrir les monuments d’Arras, et donc des facettes solidaires et conviviales, car elle est au profit d’une association locale. « La plus belle ville du Pas-de-Calais », selon l’avis de Danyèle Playez, amoureuse de sa ville d’adoption renferme des monuments classés à l’UNESCO, tels son beffroi, sa citadelle Vauban ou son mémorial britannique de la Première Guerre Mondiale. Cette marche gagne en importance au fil des ans. « Elle a débuté avec 170 participants et compte aujourd’hui quatre bus de marcheurs », poursuit Gérard Defrennes. Un succès qui est aussi lié à celui du marché de Noël d’Arras, qui crée une ambiance très familiale au rassemblement.

Mathis Bonnamy