La tendance s’affirme et les Français souhaitent depuis la sortie du Covid faire toujours plus de sport. De nouvelles pratiques apparaissent mais le football reste encore ce sport populaire, peu coûteux et omniprésent dans nos localités. Maxime Chaillet, entraîneur et responsable sportif dans le monde du football amateur a répondu à nos questions.
La pratique sportive des Français s’est individualisée, nous allons plus à la salle de sport et courir est l’activité principale de nombreux sportifs. Cependant le football domine toujours largement au-dessus de toute concurrence. Maxime nous explique la formule : “Les joueurs doivent prendre une licence qui va d’environ 160€ à plus de 200€ dans le secteur et le club fournit l’équipement”, auquel il faudra ajouter une paire de crampons débutant pour 20€. Simple, tout le monde connaît le mécanisme basique du football et c’est pas cher.
Du neuf
Mais pour faire du sport, suis-je obligé d’être licencié, d’appartenir à un club ? Le football bénéficie de 2 130 054 licenciés, le double du tennis second au classement avec 1 019 597 licenciés (chiffres de 2023). Pourtant, ce n’est pas le seul moyen de faire du sport. Certains ne choisissent pas cette voie. 48% des sportifs exerçant une fois par semaine en moyenne affirment pratiquer seul. Faire son sport seul comporte certains avantages, on choisit son horaire, son objectif, et si vous ne faites pas du golf les prix seront raisonnables (comptez plus de 1000€ l’année pour le golf). Quand on parle de sport pas cher, la course à pied arrive en tête. Il suffit littéralement d’acheter une bonne paire de basket et c’est parti. Pourtant, plusieurs frais s’ajoutent rapidement. Un coureur régulier peut s’équiper d’un sac à dos d’hydratation, d’une brassière de maintien, d’un gilet de compression, d’accessoires réfléchissants et d’un brassard de sport pour y glisser son téléphone en cas de malaise ou blessure. De même que la course à pied, le fitness gagne en popularité. En 2023, 5 960 000 personnes ont adhéré à un club de fitness. Cela ne produit pas autant de sportifs réguliers mais montre la volonté de la population à se remettre en forme, et la salle de sport paraît convaincre. L’accessibilité est top, avec plus de 4300 clubs en France le territoire est bien couvert. Cependant, il faudra cotiser entre 20€ et 50€ par mois pour accéder à une salle.
En parallèle du sport seul, les sports solitaires apparaissent comme des alternatives. Ils permettent une aussi grande liberté et plus de contact social. On joue seul mais contre des partenaires, réguliers si l’on s’inscrit en club, et un entraîneur peut booster nos performances. Maxime parle alors de sa passion de second rang qui occupe son temps libre : le paddle-tennis : “Pour 1h30 de paddle c’est un peu plus de 10€, en 15 séances tu as ta licence de football.” Le prix ? Élevé et ça c’est sans compter sur la raquette. Cependant, faire du sport paraît simple, il faut miser sur un plus ou moins grand pactole selon la pratique souhaitée mais il n’y a qu’à choisir. Et si vous ne voulez pas partir seul à l’aventure les sports collectifs vous accueilleront.
Réunis par le football
Jusqu’à maintenant il était resté discret, pourtant il mène la danse. Le football dépasse largement la pratique en club. Le foot à 5 ou five mis en avant depuis 2015 et popularisé par la Fédération Française de Foot est une forme loisir du sport traditionnel. Il suffit de regrouper 10 amis et de louer un terrain pour s’affronter. Certains le voient comme une amélioration des parties de football sur le city de la ville le dimanche après-midi. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer l’impact de ce football plus sauvage en termes de popularité. Dans les cours de récréations, on joue au football et pas au tennis, au cœur des villes, pas besoin d’infrastructures une place vide, quatre tas de vestes et le terrain est prêt. L’accessibilité est inégalée, tout le monde dès le plus jeune âge peut jouer en continu au même jeu que les superstar qu’elle voit à la télévision. Cette popularité se retranscrit dans ses évènements amateurs, la LScup à Lille-Sud a regroupé les équipes amateurs de différents quartiers autour du football. Pour la fédération, c’est voulu évidemment, mais c’est aussi une bénédiction. Au niveau des clubs, les licenciés sont nombreux mais ce ne serait pas soutenable sans l’état : “Pour un club de 935 licenciés la mairie verse 50 000€ d’aides”, affirme Maxime. De plus, il précise que les emplois d’apprentissage mis en place sur le premier quinquennat de Macron permettent aux associations, de tous sports, d’engager quand elle n’aurait pas pu sans aides. La notoriété du football lui permet d’accéder à du soutien comme nul autre sport, avec le mécénat et le sponsoring notamment. La recette est bonne, pas chère pour les Français, mais il faut garder le bon cap pour que les ingrédients ne tournent pas. Maxime indique qu’en Belgique une licence coûte 500€.
Pol Blanchard
Photo Le Châtillon
Billet d’humeur : le Foot, un lien social
Le Football est un des sports les plus populaires et le plus plébiscité par le public. Ce public est une des choses les plus importantes, il constitue l’âme d’un club, sa renommée… Les fans ont un sentiment d’appartenance fort vis-à -vis de leur club de cœur. C’est normal, ils ont l’impression d’appartenir à une famille. Une grande famille qui se réunit toutes les semaines, dans la joie ou dans les pleurs. C’est beau de voir des fans vivre des émotions folles pendant 90 minutes, autour d’une passion commune.
En voyant, plus large, au niveau national, le football génère une vague de patriotisme sans pareille. L’engouement emporte tout le monde, même les personnes pas forcément intéressées, se prêtent au jeu. Lors de la Coupe du Monde 2022, les rues étaient remplies, à chaque victoire française, le peuple se soulevait. Le football, comme lien social, c’est ce qui rend le sport unique. Les fans se retrouvent sous un même symbole, un même drapeau et ils le défendent corps et âme.
Une passion qui rassemble et divise à la fois, entre les débats, les rivalités, … Les fans ont de quoi faire. Ces oppositions sont fréquentes entre les clubs, mais elles peuvent parfois devenir violentes, comme à Marseille, lorsque le match OM (Marseille)/ OL (Lyon) avait été annulé à cause des supporters. Ces derniers sont aussi la cause des mauvaises images qu’ils renvoient, avec de l’homophobie et du racisme à répétition qu’on peut observer en Espagne ou en Italie.
En résumé, les fans sont capables du meilleur comme du pire, un peu à l’image des clubs.
écrit par Jules Euzen