L’Olympium passe le flambeau aux étudiants en quête de logement

by Lou Bazart-Gelly
Héritier des JO de Paris 2024, l’Olympium de Villeneuve d’Ascq, qui a hébergé les athlètes durant l’été, change de cible. Dans des grands lits de 2,20m par 1,40m, ce n’est plus Nicolas Karabatic mais Milan, Noémie ou encore Cédric. Des étudiants qui n’ont qu’un objectif : réussir leur diplôme. 380 logements top confort et idéalement situés entre Lille 1 et Lille 3 vont permettre d’alléger une partie du marché locatif étudiant déjà saturé depuis un moment.

L’Olympium, c’est un projet colossal dont la construction a commencé en juin 2022 pour une livraison en mars 2024. 22 mois pour sortir de terre, sur un ancien parking désaffecté, une résidence prête à accueillir les athlètes ayant des épreuves au stade Pierre Mauroy. Dès le départ, les différents acteurs de ce projet ont mis en avant leur volonté de réinventer la manière de penser l’infrastructure. En effet, le bâtiment n’a pas été conçu pour les JO mais pour être une résidence étudiante. Il a par la suite été adapté pour l’événement. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté des organisateurs de paris 2024 de pérenniser les investissements faits pour l’événement. En France, 95% des infrastructures existaient déjà avant les JO. De quoi se démarquer par rapport aux précédents pays organisateurs ayant parfois construit des infrastructures pour les laisser à l’abandon.

Le calvaire du logement

Il faut partir d’un constat clair. Se loger pour les étudiants à Lille et à Villeneuve d’Ascq n’est pas une chose simple. Fin 2022, Philippe Lengrené, directeur d’agence chez Bouygues Immobilier et en charge du projet de l’Olympium, alertait déjà sur le fait qu’il manquait près de 10 000 logements pour accueillir les étudiants. Depuis, la situation ne s’est pas améliorée. Du côté des logements Crous, les demandes sont nombreuses. Même si le Crous dispose de plus de 4000 logements à Villeneuve d’Ascq, les refus restent nombreux. A l’échelle de la MEL, la demande globale de logements étudiants est en hausse mais l’offre baisse fortement ( -34% sur 3 ans) mettant en difficulté les nombreux étudiants arrivant tous les ans. De plus, le contexte économique actuel ne favorise pas le lancement de projets immobiliers et les difficultés de logements perdurent dans la région. Pour Noémie, originaire de Nancy, étudiante et nouvelle résidente de l’Olympium, cette alternative de résidence privée est « une vraie solution ». Elle explique que sans cette option, elle n’aurait pas eu de logement pour la rentrée. 

salle de musique Olympium

Salle de musique de la résidence Olympium de Villeneuve D’Ascq
© Martin Paquet

L’Olympium, ce n’est pas seulement un logement pour les étudiants, c’est un ensemble de services inclus pour le confort et le bien-être des résidents. Parmi ces services, on peut citer une salle de sport, une salle de musique ou encore une salle de coworking. Ces possibilités permettent aux étudiants de se sentir bien sans recourir nécessairement à des frais annexes pour un abonnement sportif, par exemple. Le petit déjeuner est aussi mis à disposition du lundi au vendredi, permettant aux étudiants d’arriver en cours en forme. Pour loger dans cette résidence, il faudra compter entre 590 euros par mois pour un studio et 740 euros pour un T2. Des prix dans la fourchette haute qui ne rendront pas la résidence accessible à tous.

La question du logement reste un enjeux majeur pour la MEL et l’Olympium à lui seul ne pourra pas résoudre cette problématique.

Maxime Peythieux

L'Olympium vu par la médaillée olympique Alicia toublanc

En savoir plus: La lutte contre l'habitat indigne dans la Mel

Dans la recherche de logement, les obstacles peuvent être nombreux : recherche interminable, démarches administratives et au-delà de ça, tomber dans un logement insalubre reste possible, les marchands de sommeil ne demeurant jamais très loin des radars…
Depuis la loi Aulur (Accès Au Logement et un Urbanisme Rénové) du 24 mars 2014, la métropole lilloise a mis en place un système permettant de repérer les situations et prévenir le développement de l’habitat indigne. Entré en vigueur depuis le 1er avril 2019, c’est d’abord 22 communes puis 29 au 1er janvier 2024 qui utilisent trois outils permettant de lutter contre l’habitat indigne :
– L’autorisation préalable de mise en location (APML) – « permis de louer »
– La déclaration de mise en location (DML)
– L’autorisation préalable aux travaux de division (APD) – « permis de diviser » 

Des actions assez efficaces ?

La MEL se fixe des ambitions de lutte contre l’habitat indigne au sein de son programme AMELIO. Ces équipes accompagnent les propriétaires et les occupants de logements indignes sur l’ensemble du territoire métropolitain via un accompagnement tout au long de leurs travaux, un appui pour l’obtention d’aides financières ou encore des ateliers de sensibilisation et de formation pour rénover et mieux habiter son logement L’objectif est de résorber près de 100 situations d’indignité par an. 

Théophile Descamps

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