Un média à destination des zoomers : Vozer
Posted On 1 décembre 2024
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Vozer, c’est le pari d’intéresser les acteurs de la société de demain à l’actualité en commençant par les mettre face aux informations lilloises. C’est questionner et apporter un élément de réponse à la place du journalisme dans une société de bulles de filtres où les notifications s’accumulent et les informations se confondent.
« Utiliser des mots compliqués, des phrases à la Proust, ça nous intéresse pas », affirme Aurore Garot, journaliste de Vozer. Une actu brève, en un clic, interactive et vérifiée, voilà ce que recherche le zoomer dans sa relation avec l’actualité lilloise. Ici, on mise sur un ton familier parce que l’on s’adresse à des jeunes. « On est comme vous les gars, on vit la même chose que vous », assure Aurore. Vozer est à l’image de son lectorat puisque l’équipe de rédaction est composée uniquement de personnes âgées entre 20 ans et 34 ans. Ainsi, le média cherche avant tout à mettre en avant la praticité dans ses contenus. Son catalogue d’articles s’étend des bons plans culinaires et culturels aux informations liées aux transports en commun. En d’autres termes, Vozer traite du quotidien des jeunes Lillois. De plus, Vozer écrit en inclusif.
Instagram, Facebook, Twitter, Tik Tok constituent l’essentiel des supports employés par Vozer pour transmettre ses informations. Le constat est le suivant. Souvent, les jeunes entretiennent des rapports passifs avec l’actualité et s’informent via les réseaux sociaux. De ce fait, Vozer brise la glace entre journalisme et réseaux sociaux et s’appuie sur ces outils de communication comme tremplin pour atteindre sa cible, les 18-35 ans. Ce dernier se produit également via un site web. Ce journal exclusivement numérique poursuit son jeu de séduction en développant une charte graphique moderne. Le média propose des contenus visuellement attractifs présentés sous des formats multiples allant des vidéos de reportage classique, à des interviews face cam ou encore des micros-trottoirs. Il communique et crée une dynamique avec sa communauté en mettant en œuvre des sondages et en laissant la possibilité au lecteur de s’exprimer et de donner son avis.
« On sait pertinemment que les jeunes n’ont pas particulièrement la thune pour payer un média, donc Vozer c’est gratuit », confie Aurore. Vozer est entièrement gratuit pour ses lecteurs et lectrices. Pour ce faire, il utilise une offre de brand content. Concrètement, 15% des contenus du média sont sponsorisés. Vozer dispose d’une plaquette tarifaire annonçant l’ensemble des services qu’il propose dans lesquels il met en avant un produit par le biais d’une vidéo, d’un article. Une fois le contenu publié, ce dernier sera boosté sept jours sur Facebook afin d’augmenter l’audience. Enfin, un bilan de campagne est réalisé.
Si Vozer affirme avoir un lectorat cible, cette idée n’est certainement pas à prendre au pied de la lettre. Cela signifie que Vozer a majoritairement tendance à toucher un lectorat entre 18 et 35 ans. De plus, est-il possible d’affirmer que l’actualité est segmentarisée par tranches d’âge ?
Ambre Michelet
Mensonges, instrumentalisation ou manipulation de faits, tous ont leur place sous l’enveloppe du terme « fakes news ». Bien que la diffusion de fausses rumeurs apparaisse à l’aube du journalisme, les réseaux sociaux se positionnent comme le cadre idéal dans lequel circule librement la désinformation, répondant à notre goût pour commérages, ragots et simplicité d’informations. Les « fakes news » ou « infox » en français, désignent la diffusion de fausses nouvelles auprès du grand public. Si certaines d’entre elles sont à l’origine de plaisanterie, la plupart sont volontairement répandues dans l’objectif de tromper, notamment au service d’idées politiques. Selon une étude d’IPSOS, 77% des sondés estiment que la généralisation de fausses informations impacte la démocratie. Mais alors, que fait le journalisme pour pallier cette généralisation de la désinformation qui menace la démocratie ?
Le Monde avec « les Décodeurs », « Désintox » chez Arte, ou encore « Le Vrai ou faux » pour Franceinfo, sont des rubriques de « fact-checking » mises en place pour vérifier la véracité d’informations. Leurs enquêtes amènent souvent à conclure que tout est à nuancer ; généralement rien n’est totalement vrai ou totalement faux mais tout est question d’instrumentalisation pour servir des intérêts.
Cependant, la pratique du fact-checking a souvent l’effet inverse. Au lieu de diffuser le démenti, ce sont les fakes news qui résonnent dans l’esprit collectif ; la rumeur circulant avant qu’elle ne soit déconstruite. Le média Science Feedback répond à cette problématique d’inefficacité du fact-checking. L’équipe de rédacteurs scientifiques met d’abord en avant l’information véridique et modifiée notamment par le biais du titre et d’encadrés indiquant la raison de la fakes-news (« inexacte », « manque de contexte », « trompeur »…), afin que la rumeur ne pollue pas l’esprit du public.
Clara Duvieilbourg
Vidéo de Charlotte Blondeau
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