Fanny, auto-entrepreneuse et jeune maman, vient tout juste de lancer la Veg’in Box, la première box mensuelle dédiée à la cuisine végétarienne, sortie début mars. Elle nous fait part de son envie d’accompagner les personnes vers un mode de vie plus sain en limitant sa consommation de produits d’origine animale.
C’est sous un beau soleil lillois, que nous faisons la rencontre de Fanny, 33 ans, une jeune femme remplie de dynamisme et de joie de vivre. Nous nous installons autour d’une table dans une ambiance chaleureuse afin de discuter de son projet de box déjà mûrement réfléchi. “C’est une idée que j’avais déjà depuis deux ans suite à un voyage à Bali, j’ai pu effectuer quelques missions comme le ramassage des déchets et de l’éducation à la protection de l’environnement.”
Ce voyage, n’a fait que conforter Fanny dans l’idée de réformer notre manière de manger. La box est composée de huit recettes accompagnées des produits secs nécessaires pour les cuisiner, le client n’a plus qu’à acheter les fruits et légumes. Dans le milieu culinaire depuis quinze ans, c’est ce «métier passion» qui lui a permis de débuter la drôle d’aventure Veg’in Box.
Un problème éthique
Le bien-être animal occupe une place primordiale dans sa réflexion et dans son chemin vers un mode de vie plus éthique. De nombreux chercheurs l’ont guidé dans sa réflexion, comme Pablo Servigne, conférencier et auteur de Comment tout peut s’effondrer ou encore Aurélien Barreau, astrophysicien français et militant écologiste.
Au fil de ses expériences, Fanny s’est renseignée sur les conséquences d’une alimentation carnivore à outrance. «Quand j’ai vu cette histoire de vache à hublot, je me suis mise à pleurer». Pour la jeune femme c’en était trop.
Fanny nous fait part de son mode de vie, de sa nouvelle manière de consommer et d’alerter les gens sur l’impact écologique des grandes industries agroalimentaires sur notre santé. Elle invite donc à se tourner vers des commerces plus responsables et équitables, où l’on connaît le cheminement des produits que l’on consomme au quotidien. De l’endroit de production jusqu’à notre assiette !
En complément de la création de sa box, la cheffe d’entreprise se spécialise d’ailleurs peu à peu dans le domaine de la nutrition végétarienne et vegan. «J’ai remarqué au niveau de ma santé que je me portais beaucoup mieux, je me sens moins affaiblie.»
Manger en responsabilisant ses achats
«Je ne refuse pas de manger des produits venant d’animaux, pour moi ce qui compte c’est l’origine de ce produit».
La jeune auto-entrepreneuse avoue ne pas avoir arrêté complètement les produits d’origine animale, elle donne une priorité aux producteurs locaux.
Responsabiliser ses achats est essentiel pour Fanny. Une bonne habitude difficile à prendre dans une société où tout va très vite et où les demandes des consommateurs se font de plus en plus pressantes. «Les gens veulent tout, tout de suite, il n’y a plus cette satisfaction de sentir le goût des fraises au mois de mai, puisqu’elles sont parfois disponibles dès février en grande surface.» Mieux manger, cela commence donc par manger de saison !
Les projets futurs pour Fanny, sont toujours dans la même lignée de sa box, ambitieux et remplis d’espoir de vivre dans un monde plus juste et équitable pour notre planète. Elle souhaiterait à terme continuer à travailler avec des producteurs locaux, sa famille et dans une démarche toujours écoresponsable, bien sûr.
Maeva Chirouda
Zoom sur l'histoire de l'alimentation sans viande
Si l’on s’en tient seulement aux grands titres de la presse et aux avis de l’opinion publique, le végétarisme serait une tendance, une mode venue d’ici et d’ailleurs, et que tout le monde suivrait pour faire partie du « mouvement végane ». Pourtant, le végétarisme a bien une histoire qu’il faut dissocier de celles du véganisme, du végétalisme ou encore du flexitarisme, qui sont, elles, très récentes.
Le saviez-vous ? Le végétarisme désigne une pratique alimentaire qui exclut la consommation de chair animale. Ses différentes branches peuvent toutefois inclure la consommation de produits issus des animaux, comme le lait ou les oeufs.
Apparue au XIXe siècle en Europe sous l’impulsion des Cathares, cette pratique a porté les noms de « xérophagie » et de « diète végétale » pendant de nombreux siècles. Les pratiquants, eux, étaient appelés les « pythagoréens », en référence au philosophe grec Pythagore qui fut (sans certitude) l’un des premiers occidentaux à refuser de manger de la chair animale.
Le végétarisme a au début été motivé par un concept philosophique fondé sur des considérations éthiques : refuser de manger de la viande, c’est reconnaître la vie d’un animal. Considérant que toutes les vies se valent, de multiples courants philosophiques ou religieux ont ainsi promu et défendu la non-violence envers les vies, et in fine le régime végétarien s’est retrouvé être le meilleur mode d’alimentation possible.
Le mot « végétarien », lui, est emprunté de l’anglais « vegetarian ». Fondée en 1847 outre-Manche, l’association Vegetarian Society a créé le néologisme « vegetarism » à partir du latin vegetus signifiant « sain, frais et vivant » et du suffixe isme correspondant à la notion de système.
Eudeline Boishult
Les démarches et conseils à suivre pour devenir végétarien
Rose-Amélie Bécel