Pour contrer la lourdeur de certains suivis, la psychomotricité propose un traitement basé autour du jeu et du sport. Le but est que l’enfant concerné s’amuse le plus possible, pour parvenir à le faire progresser rapidement face à son handicap.
La psychomotricité est souvent associée à de nombreux rendez-vous qui peuvent fatiguer un enfant. Il aura tendance à se désintéresser du suivi, d’autant plus s’il est dans l’impossibilité de comprendre totalement son handicap et donc les raisons qui le poussent à consulter. C’est pourquoi de nombreux spécialistes développent une approche ludique des soins. “Parfois il n’y a pas besoin d’expliquer le suivi à un jeune enfant, il vient juste pour s’amuser”, explique Faustine Marcy, psychomotricienne.
Psychomotricien : Professionnel du monde paramédical compétent dans les domaines des troubles psychomoteurs (trouble de l‘attention ou de l‘hyperactivité, défaut de coordination, problème lié à la communication non verbale, tic, etc.)
Dyspraxie : La dyspraxie est une perturbation de la capacité à effectuer certains gestes et activités volontaires. Ce trouble des apprentissages résulte d’un dysfonctionnement de la zone cérébrale qui commande la motricité.
Rendre réceptifs de jeunes patients
Lors des bilans psychomoteurs qui ont pour but de poser un diagnostic, de nombreux exercices passent par le jeu. Le labyrinthe est un exercice récurrent proposé par un psychomotricien, qui s’appuie sur cette dimension ludique. Le principe est simple : l’enfant résout le labyrinthe sur papier sous forme de jeu tandis que le professionnel de la santé, lui, analyse le comportement du patient et identifie des problèmes potentiels de repérage dans l’espace. Lorsqu’un enfant entre en suivi, tout est fait pour choisir au mieux l’heure de la séance, dans un moment où celui-ci sera réceptif et peu fatigué.
D’autres méthodes proposent d’associer des chansons à des exercices, ce qui permet d’occuper l’enfant, lui apportant des repères. De plus, c’est un bon moyen pour rendre les exercices plus agréables.
Comment garder l’attention du patient ?
Mais, le jeu peut présenter certaines faiblesses. Cette technique peut se révéler moins efficace face à de grands enfants ou adolescents déjà assez matures. Ils ont parfaitement conscience des enjeux qui se cachent derrière cette apparence ludique et se lassent davantage : « Dans le cas des enfants plus vieux, on leur explique les choses avec des termes un peu plus précis, pour qu’ils comprennent ce qui ne va pas et comment les aider. »
Ainsi, selon Faustine Marcy, l’une des solutions pour éviter qu’un jeu ne devienne redondant, c’est d’adapter et de changer cet exercice en même temps que l’enfant évolue. Les différents jeux changent, le meilleur exemple reste ceux avec une ou plusieurs balles. « Au début, le bébé va appréhender la balle, la toucher, la regarder. Puis, lorsqu’il grandira, on pourra ajouter des exercices d’échanges de balle, puis les jeux de balles seront avec du rebond. Ensuite, on peut choisir de réduire les tailles des balles et d’ajouter un effort de réflexion en même temps. » Un seul et même exercice peut changer, tout est fait pour accompagner l’évolution de l’enfant en suivi et faire en sorte qu’il soit adapté à son âge.
Le sport comme complément
En dehors des suivis, un moyen existe pour que les personnes en situation de handicap aient une possibilité de s’amuser tout en travaillant sur leurs difficultés. « En psychomotricité, on apprend à l’enfant à utiliser son corps. Toutes les actions que peut apporter le sport, comme lors d’un entraînement par exemple, va venir enrichir l’apport de la psychomotricité. » En apprenant à faire des nouveaux mouvements dans un sport, l’enfant va enrichir le rapport qu’il a avec son corps et se développer. Par ailleurs, les sports collectifs représentent aussi une opportunité de socialisation autour d’un centre d’intérêt commun. Une chance pour de nombreux enfants qui peuvent se sentir rejetés à cause de leur handicap.
Anaïs LAFOSSE
Vidéo : Faire de l'équitation un sport adapté, un défi relevé par tous en selle
Zoom sur la médiation animale : les animaux pour aider à se sentir mieux
Les animaux de compagnie apportent beaucoup de plaisir et de joie au quotidien et il n’est pas rare de vanter leurs mérites : chien guide d’aveugle, ronronthérapie, etc. Mais les animaux jouent également un rôle essentiel pour guérir ou améliorer le bien-être de certains individus, c’est la médiation animale.
Également appelée zoothérapie, la médiation animale est une méthode de travail favorisant les liens entre les humains et les animaux à des fins préventives, thérapeutiques ou récréatives. Les animaux, souvent familiers comme les chiens, lapins, chevaux ou cochons-d’inde, sont soigneusement sélectionnés et entraînés pour jouer le rôle de médiateur entre le patient et l’intervenant. Ainsi le contact est plus facile et la parole libérée.
Chaque séance est adaptée aux problématiques individuelles afin de répondre aux objectifs définis par l’intervenant. La médiation animale s’adresse donc à tout le monde et à tout âge. Les institutions comme les EHPAD, maisons d’accueil spécialisées (MAS) ou écoles investissent de plus en plus cette nouvelle méthode thérapeutique aux multiples bienfaits.
Maintien et amélioration des potentiels cognitifs, physiques, psychosociaux et affectifs, l’utilité des animaux a de véritables conséquences sur la santé mentale et physique. Le contact avec l’animal stimule la mémoire, augmente la concentration, réduit l’angoisse ou encore diminue l’agressivité. La médiation animale a donc une réelle utilité pour les personnes en difficulté, éprouvant des maladies ou un mal-être.
Clémence DUPREZ