Le patrimoine culturel, entre éducation et écologie
Le patrimoine est aujourd’hui en France, une source de conflit majeur entre différents acteurs. Entre préservation pour l’Histoire et destruction pour le neuf, le choix pour les politiques n’est pas simple. Toutefois, au-delà d’être un témoin de l’Histoire, le patrimoine joue un véritable rôle dans l’éducation et pourrait aujourd’hui servir à trouver des solutions pour les enjeux sociétaux aujourd’hui et notamment en terme d’écologie.
Aujourd’hui de nombreuses études ont démontré que le développement d’un territoire est lié à plusieurs facteurs et notamment au niveau de l’éducation et de la formation de ses habitants. Plus ils ont un niveau d’études supérieur élevés, plus le territoire se développe, et le patrimoine a un grand rôle à jouer dans cette éducation. Etant souvent qualifier de « témoin de l’Histoire », le patrimoine permet de montrer comment les gens vivaient à une époque donnée, leur niveau de vie, d’éducation, les normes et les coutumes…Tous ces éléments permettent d’expliquer la société dans laquelle nous vivons et sa complexité.
C’est dans ce but qu’Alain et le comité de sauvegarde du patrimoine de Valenciennes restaurent en utilisant les techniques du XVIe siècle la Maison de Tisserand, « C’est un témoignage des gens qui travaillaient au XVIe siècle dans des conditions difficiles. [La maison] permet de témoigner de la difficulté dans laquelle les gens travaillaient par le passé ».
Un territoire a donc grand intérêt à valoriser son patrimoine dans l’enseignement local à travers des visites et des animations culturelles afin d’enrichir culturellement les citoyens de demain. Alain organise donc de nombreuses visites pour les collégiens et les étudiants afin de montrer à ces jeunes générations comment vivait un tisserand au XVIe siècle.
La conservation de ce lieu constitue un combat pour le comité de sauvegarde du patrimoine de Valenciennes et plus particulièrement pour son président Alain Cybertowicz, qui a hérité de cette maison il y a de ça 30 ans.
L’éducation pour l’écologie
L’utilisation des techniques du XVie siècle au-delà de conserver l’authenticité de la maison, permet d’éduquer et de former les ouvriers bénévoles sur place aux techniques ancestrales. Ils utilisent notamment de la chaux qui est un élément de construction 100% naturel, économique et écologique qui isole de manière plus efficace que les techniques modernes et qui pourraient être une piste d’idées pour répondre aux problèmes environnementaux en terme de préservation des ressources naturelles non renouvelables et de ressources énergétiques. De plus, une maison bien isolée permet de soulager le porte monnaie ! C’est tout un savoir-faire disparu qu’on réapprend à utiliser et qu’on réintroduit dans notre société là où les enjeux environnementaux sont majeurs. Le patrimoine est donc bien plus qu’un simple témoin, il est une source d’inspiration et un vecteur d’idées nouvelles qui pourraient répondre aux nouveaux enjeux sociétaux en développant des techniques basées sur ce qui ce faisait les siècles auparavant. Les gens qui participent à le préserver que ce soit en le restaurant ou simplement en le visitant seront bien plus à même de comprendre la complexité de notre société et donc pourront proposer des solutions aux problèmes actuels.
D’un point de vue économique, le patrimoine joue un rôle essentiel en attirant des touristes. Au-delà du patrimoine en lui-même et des activités liés à celui-ci, telles que des visites, des événements spéciaux, comme l’apéro insolite, ont été organisés.
C’est tout un circuit touristique qui va se mettre en place autour de ce patrimoine avec le développement d’une activité hôtelière par exemple afin de permettre aux touristes de rester plus longtemps sur place et donc les inciter à consommer local dans les restaurants, les petits commerces ou encore dans les boutiques souvenirs.
Ce développement économique va avoir plusieurs effets. Le premier et non des moindres est le développement démographique des territoires où le patrimoine est mis en avant. En effet, la conservation du patrimoine est un bon moyen pour les villes où la population est vieillissante d’attirer de nouveaux résidents, des entrepreneurs ou des entreprises et les inciter à s’installer là où l’activité économique se développe grâce au patrimoine et au tourisme. Pour la rénovation de cette maison, de nombreuses personnes sont nécessaires et dans des corps de métiers bien différents, que ce soit un architecte de bâtiment, des ouvriers des bâtiments, des archéologues,… Tous ont permis de sauver et restaurer cette maison dans la tradition du savoir-faire du XVIe siècle.Le financement de ces travaux a en partie été réalisé par les subventions de la ville, de la région et de l’Europe. Elles s’élèvent à hauteur de 150 000€.
L’argent que ce développement économique et démographique va rapporter au territoire, va pouvoir être réinvestit dans d’autres biens du patrimoine et c’est donc un cercle vertueux qui va se mettre en place.
Elisa Courcol
ZOOM : La conservation des biens culturels en France
Un bien culturel est un ensemble de richesses qu’un pays ou un continent conserve. Ces biens se présentent sous plusieurs formes : ils peuvent être matériels ou immatériels et se classent dans des domaines spécifiques, tels que les biens culturels. Ces derniers représentent le fondement, l’histoire d’un peuple et peuvent faire objet d’études, mais aussi de divertissement.
Dans le domaine historique, nous avons par exemple l’Arc de triomphe dont l’ordre d’édification a été donné par Napoléon et dont la première pierre a été posée le 15 Août 1806 comme le symbole de la victoire des armées françaises suite à la bataille d’Austerlitz. Cette statue a beaucoup de valeur pour le peuple Français car elle est un signe de victoire et de gloire.
La France est un pays conservateurs de culture et de patrimoine, mais cette notion de protection de patrimoine s’est construite de façon progressive. En 1789 lors de la Révolution française, le peuple français détruit et saccage de nombreux édifices sociaux et religieux importants, pour revendiquer leur colère face aux inégalités.
Après ces nombreuses violences, Alexandre Lenoir, grand amateur d’art, a lutté pour obtenir la permission de rassembler les objets détruits par le peuple. Il a ainsi ouvert le premier musée de France en 1795 nommé le musée des monuments. Le but était de sauver le reste des monuments détruits lors de la Révolution. Alexandre Lenoir est aussi appelé “Le grand défenseur de la culture”.
La protection des biens culturels est un concept qui a beaucoup évolué dans le monde mais aussi en France. Le 2 mai 1930, une loi qui permet la protection des monuments a vu le jour : c’est grâce à ces initiatives que, petit à petit, les biens culturels vont retrouver leur place dans la société française.
Aline-Fleur Guitikpo-Mamadou