Lille : “Les mains dans le guidon”, un concept qui encourage le vélo pour tous
Avec leur enseigne “Les mains dans le guidon”, Grégoire, Renaud et leurs employés partagent leur passion pour le vélo. Le concept, démocratiser ce moyen de transport en proposant des prix à la portée de tous, le tout dans la convivialité et l’échange.
La devanture du 166 rue Léon Gambetta à Lille peut être résumée en un seul mot : sobriété. La petite façade blanche n’est constituée que d’une grande enseigne bleue où l’on peut lire « Les mains dans le guidon ». Pourtant, une fois la porte d’entrée franchie, c’est un univers coloré à part entière que l’on découvre. De vieilles pièces de vélos ayant traversé les époques côtoient la nouvelle gamme de bicyclettes vintages relancée par Peugeot. Les canapés de l’espace détente accolés au bar font face aux porte-vélos et à la cabine de peinture. Mais surtout, étudiants comme pères de famille, coursiers comme cyclistes du dimanche, tous s’entraident, se conseillent et échangent autour d’un objet commun : le vélo.
Un modèle duquel tout le monde sort gagnant
Ce commerce pas comme les autres a été lancé il y a trois ans par deux locaux, Grégoire Sénéclauze et Renaud Venhaeghe. Le principe ? Les Lillois désireux d’entretenir leur vélo prennent un abonnement annuel d’une valeur de 36€ qui leur permet d’avoir accès à tous les outils, de nombreux conseils, et d’apprendre à réparer leur bicyclette de leurs propres mains.
Anciens bénévoles de l’atelier de réparation associatif « Les jantes du Nord », les deux associés ont souhaité développer ce concept qui est déjà assez répandu dans toute la France. Un commerce entièrement dédié à la réparation autonome de vélos permet ainsi de mettre à la disposition des clients un plus grand stock de pièces détachées, de proposer des horaires d’ouverture d’une plus grande amplitude, et aussi d’ajouter une petite touche personnelle avec un coin convivial où l’on peut déguster bière ou café servis sur place. En résumé, l’objectif pour Grégoire Sénéclauze, c’est que « les gens passent un bon moment ».
Un établissement qui roule bien
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le concept plaît. Grégoire nous explique : « Dès notre premier post Facebook, notre notoriété a été énorme : plus de 9 000 personnes se sont intéressées à notre lancement. Depuis ce jour-là, c’est-à-dire en trois ans environ, 3 600 adhésions ont été recensées dans notre commerce. » Et cette clientèle, qui compte entre 1 000 et 1 500 actifs sur des périodes données, est très variée. Coursiers, étudiants, retraités ou pères de famille se côtoient aux Mains dans le guidon. « Il y a plein de façons de faire du vélo, poursuit Grégoire. Ici, on accepte tout type de vélos. » Et il y en a surtout pour tout le monde. En témoigne « La Recyclerie », une bibliothèque qui s’étend sur un mur entier, où les livres ont été remplacés par des pièces détachées datant parfois d’un autre siècle, vendues à prix libre. Les clients y déposent leurs pièces usagées devenues inutiles et font ainsi le bonheur d’autres habitués des lieux souhaitant rénover leur vélo à prix mini. Comme le dit Grégoire, « la seule valeur de ces pièces-là, c’est d’être présentes au moment où on en a besoin. »
“Les mains dans le guidon” rencontre un franc succès et devient peu à peu un lieu de référence pour les cyclistes de la capitale des Flandres. Le 166 rue de Gambetta semble aujourd’hui trop peu ambitieux face au développement de la marque puisqu’un déménagement et un projet de franchise sont dans les petits papiers des deux associés. Tout semble marcher comme sur des roulettes pour Grégoire et Renaud.
Hugo Palacin
crédit vidéo : Martin Hortin
La parole est au client
Dans un coin de l’atelier, Corentin, un jeune étudiant, travaille sur un vélo ancien. Il accepte avec joie de répondre à nos questions.
LE CHÂTILLON : Bonjour Corentin, pourquoi êtes-vous adhérent ici, aux Mains dans le guidon ?
Corentin : Je suis tout nouveau ici puisque je suis adhérent depuis près d’un mois, mais je ne suis pour l’instant pas déçu du tout. Je recherchais un endroit pour pouvoir réparer mon vélo ou même pour en fabriquer un nouveau et cet atelier répond à tout cela, d’autant plus que c’est très intéressant financièrement, surtout pour un étudiant comme moi.
LC : Conseilleriez-vous donc cette boutique pour les étudiants lillois ?
Corentin : Bien sûr, ici on paye une adhésion à l’année et il y a beaucoup de pièces proposées à prix libres. Pour un étudiant fauché (rires), c’est génial. Par rapport à des magasins où il faut payer la main d’œuvre et des pièces neuves, le calcul est vite fait. Les étudiants qui aiment bien bricoler mais qui ne peuvent pas à cause de la taille de leur appartement par exemple, peuvent venir à l’atelier s’occuper de leur vélo.
LC : Comment trouvez-vous l’ambiance générale ici ?
Corentin : L’ambiance est super sympa, c’est vraiment un lieu de partage. Parfois on galère un peu à réparer son vélo mais il y a toujours un membre de la boutique ou d’autres clients pour nous aider. Le but est quand même d’y arriver seul, et de devenir autonome même si les conseils et les coups de main sont toujours les bienvenus.
LC : Vous êtes donc un adhérent comblé ?
Corentin : Oui, je pense que je vais passer beaucoup de temps ici (sourire) et je recommande vraiment la boutique à tous les cyclistes lillois.
Gabriel Baldi