Sur le chemin de la résilience
Posted On 16 novembre 2023
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Dans le cadre de la campagne Octobre rose vouée à la prévention du cancer du sein, une projection du documentaire Ré-mission2vie, produit par l’association Ré-mission, a été organisée le 7 octobre au cinéma Majestic de Douai. Le film rassemble sept portraits de personnes témoignant de la maladie et de leur combat. A son issue, un échange avec les protagonistes a eu lieu.
A l’occasion de la soirée-projection du documentaire Ré-mission2vie, sept voix témoignent de la peur, souffrance, impuissance et colère éprouvées face au cancer. Ces voix, ce sont celles d’Alinca, Céline, Amandine, Margaux, Véronique et Quentin.
Pourtant, sur grand écran puis face au public, ils vont nous révéler la force qui leur a permis de surmonter la maladie. Ainsi, ils témoignent de leur résilience, un processus qui passe par la raison de vivre qui les anime, l’acceptation de la maladie et la libération de la parole.
Ce qui leur permet d’avancer dans le combat de la maladie est le fait qu’ils soient « animés par la raison de vivre », fait remarquer Quentin.
En effet, à travers le documentaire on observe que chacun d’entre eux s’est créé des piliers, ces choses qui leur ont permis d’avancer, d’alimenter leur quotidien : la spiritualité pour Céline, les chevaux pour Margaux, la religion et la musique pour Amandine, le shopping pour Alinca, le sport pour Quentin… Mais surtout la famille et les amis. Autrement dit, c’est s’être trouvé sa propre façon de transcender la maladie, s’être trouvé le « but de se lever chaque matin », comme dit Margaux.
Ils mettent également un point d’honneur à vivre dans le présent : il faut profiter car la vie c’est maintenant et donc c’est maintenant le bon moment. Tous les matins, Amandine se lève en se demandant : « Qu’est-ce que je vais faire pour me faire plaisir ? »
Surmonter la maladie passe aussi par l’acceptation. Selon Céline, la biologie n’explique pas tout et il y aurait une origine psychologique à la maladie. Ainsi, se dire malade conditionne la maladie. « Être dans le côté obscur de la maladie, c’est se tirer une balle dans le pied. Il faut accepter que ce soit là, que ça existe. Je ne peux pas le gommer mais je vais en faire une force, rebondir et croquer la vie à pleines dents. » Sa plus grande attente est que les gens retiennent qu’on peut avoir eu un cancer et être en pleine forme.
Amandine, quant à elle, donne un sens aux difficultés de la vie : « Je devais être malade. C’était mon destin, j’avais plein de choses à comprendre. » Elle remercie alors la maladie en reprenant une citation de Jean d’Ormesson : « Merci pour les roses, merci pour les épines », et explique qu’il faut accepter les épines.
Toutes deux précisent qu’il faut avoir de la gratitude de ce que l’on a : « Les cheveux, les seins, tout ça ce n’est pas grave, mon corps permet de respirer. »
Parler de la maladie joue également un rôle dans la résilience. C’est pourquoi, Alinca, Céline, Amandine, Margaux, Véronique et Quentin se sont engagés dans l’association Ré-mission. Ils expliquent qu’ils sont entourés de personnes qui ont vécu la même expérience et avec qui ils peuvent échanger plus facilement.
De plus, la réalisation de Ré-mission2vie a eu un côté salvateur car elle leur a permis de libérer la parole, de « se livrer corps et âme » comme dit Véronique. Celle-ci, qui n’a pas l’habitude de parler de la maladie, concède : « Ça fait du bien de discuter. » Quentin, quant à lui, raconte qu’au moment où il a été contacté pour le film, il venait d’entamer un nouveau combat face aux effets secondaires de la maladie avec la pose de deux prothèses de hanches. Ce documentaire lui a permis de « refermer un chapitre ».
Clémence Luczak
© Infographies Helena Barrault
Depuis douze ans, à l’occasion d’Octobre Rose, la marche la Jeanne, organisée autour de l’hôpital Jeanne de Flandres, sensibilise au dépistage organisé du cancer du sein. Si à l’origine, elle visait surtout à fédérer les professionnels, la Jeanne est devenue un lieu de rencontre autour du cancer du sein, où les malades trouvent un soutien psychologique.
Sous les dossards et les t-shirts roses : des professionnels de santé, des malades, des proches ou simplement des personnes sensibles à la cause. Les conversations vont bon train, certaines participantes discutent en famille, d’autres sympathisent avec leurs voisines. Pour Zohra, cadre santé à l’hôpital et organisatrice de la marche, le parcours de 2,5 kilomètres est « l’occasion de se retrouver ».
Les marches permettent également de briser le silence sur la maladie et d’en parler avec ses proches, elles aussi venues participer. Parfois, ça fait du bien d’être simplement entourée. Angélique, 43 ans, cadre de santé au CHU, a déclaré un cancer du sein l’année dernière. Elle, qui n’a jamais caché sa maladie et qui dit « bien la vivre », trouve cependant du soutien dans ces quelques centaines de participantes. « Ça ne guérit pas, ça n’est pas lucratif, mais voir autant de gens, que ce soit dans la marche ou durant l’Octobre Rose en général, ça booste le moral. »
Carla Ramond
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