Depuis 1 an, l’association Les Recoupettes à l’image d’autres enseignes a rejoint le plan Angela, sous proposition de la Ville de Lille. « 8 femmes sur 10 ont peur de sortir seules le soir », selon Laëtitia, directrice des Recoupettes, demandez Angela c’est alors assurer la possibilité d’aider ces femmes à se réfugier dans des lieux sûrs face au harcèlement de rue.
A l’occasion de la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, la ville de Lille, ses partenaires et de nombreuses associations ont multiplié les mouvements de sensibilisation et de soutien. Les violences faites aux femmes prennent des formes multiples, passant des violences conjugales au harcèlement de rue. Mais que faire pour aider les femmes ?
91% des outrages sexistes en 2019-2020 ont été dénoncés par des femmes. Lorsque vous êtes une femme, vous avez davantage de risque d’être confrontée au harcèlement de rue, qui constitue une violence, d’autant plus lorsque les sifflements ou les insultes sont répétitifs. Cela pouvant entraîner des conséquences psychologiques et ou sociales chez les victimes.
Harcèlement de rue : comportements adressés aux personnes dans les espaces publics ou semi-publics visant à interpeller verbalement ou non, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants menaçants, insultants en raison de leur sexe, de leur genre ou de leur orientation sexuelle.
« Être attentif au quartier c’est important », explique Laëticia. Avant de pouvoir afficher le logo, les partenaires ont assisté à une formation en vidéo conférence. Ainsi, ils savent comment recueillir la victime, que dire et ne pas dire ou encore comment agir. Que ce soit des établissements de nuits, des établissements municipaux, des associations ou encore des commerces, nombreux sont ceux qui ont rejoint le projet et créé un réseau de solidarité. Une initiative que Florian, conseiller en séjour à l’office de tourisme de Lille félicite : « L’office de tourisme doit être le premier lieu sûr pour ces femmes. » Selon lui, il est nécessaire d’avoir la possibilité d’accéder à des lieux sécurisés facilement en cas de violence.
Une carte interactive regroupant tous les partenaires de la ville est d’ailleurs disponible sur le site de la ville de Lille .
Une initiative qui présente encore des limites
Pour autant lorsque nous rentrons dans un bar partenaire du dispositif près de République, la serveuse ne semble pas comprendre lorsque nous lui demandons si nous pouvons parler avec Angela. Répétant à plusieurs reprises qu’il n’y a pas d’Angela dans l’établissement, lorsque nous lui expliquons que nous aimerions discuter du dispositif Angela en montrant le logo sur la devanture de l’enseigne, elle nous répond qu’elle n’a pas été formée et ne peut donc nous en dire davantage. Le dispositif Angela semble ne pas être totalement opérationnel dans la ville de Lille. De nombreuses enseignes n’ont pas encore connaissance du plan Angela ou encore ne s’y intéresse pas. En ce qui concerne les Lillois, il ne semble pas non plus avoir entendu parler du projet, comme Emma, étudiante, qui découvre lors de notre discussion le plan Angela : « C’est une bonne chose que la ville prenne des initiatives pour lutter contre le harcèlement de rue, j’en ai été une victime mais c’est dommage qu’on n’en entende pas vraiment parler. » Un dispositif pourtant expérimenté depuis 2022. Cela pousse à se questionner sur la pérennité du projet.
Laly CHEVALIER
« Parlez-moi d’amour » : Briser le Silence sur les Violences Conjugales
« Parlez-moi d’amour » est bien plus qu’une pièce de théâtre, c’est une expérience déambulatoire qui plonge le spectateur au cœur des violences conjugales. La pièce, créée par le Collectif des Baltringues en 2015 et réadaptée avec la montée des mouvements #MeToo, sert d’instrument puissant pour sensibiliser et donner une voix à celles qui en sont privées.
Traversant les espaces de la médiathèque Jean Lévy à Lille, les spectateurs sont immergés dans l’histoire poignante d’une famille déchirée par les violences domestiques. Le collectif Baltringue, à travers cette œuvre, a cherché à briser le silence qui entoure ces violences, élevant la voix dans des lieux de ressources et la rue, là où réside le public.
Marie-Pierre, membre du collectif, explique que l’objectif est de “témoigner pour elles” afin de « briser le silence par la parole et les échange », mettant en lumière le besoin de comprendre le processus des violences conjugales. Les membres du collectif considèrent l’art comme un moyen de toucher des endroits douloureux et de susciter des questionnements profonds.
Les chiffres glaçants en France, avec une centaine de femmes tuées chaque année par leur conjoint et 248 000 victimes en 2022, renforcent l’urgence de la sensibilisation.
La pièce devient un outil pédagogique utilisé dans des théâtres, lycées et écoles de police, rappelant aux forces de l’ordre l’impact de ces violences lorsqu’elles seront amenées à les traiter.
Cette représentation explore le thème de l’amour au sein d’une famille, exposant la complexité des relations de pouvoir, de manipulation et d’humiliation. « Parlez-moi d’amour » n’est pas seulement une pièce de théâtre, c’est un appel à l’action.
Saya Diouf