En 2017, à Paris, né Nightline, la ligne d’écoute pour les étudiants de 20h30 à 2h30. Elle est suivie en 2022 par le ClubHouse de Lille, une association qui a pour but d’aider tous ceux qui en ont besoin. Depuis le début de la crise du Covid, les appels se font de plus en plus nombreux et les demandes d’aides ne cessent d’affluer. Le monde déjà stressant est devenu anxiogène, plongeant les étudiants dans la solitude et la détresse.
Le 14 mars 2020, l’annonce tombe, « à compter de ce soir minuit, tous les lieux publics non indispensables seront fermés ». Edouard Philippe, alors Premier ministre est clair, les Français sont confinés. Tout le monde se penche à la fenêtre pour soutenir, les soignants mais qu’en est-il des jeunes, des étudiants ? Après avoir uniquement connu les murs de la maison pendant si longtemps, il semble difficile de reprendre un train de vie normal. Aujourd’hui, à la suite de 4 ans de tensions comment voir l’avenir d’un bon œil ? L’angoisse est partout, le futur est incertain et pourtant, on demande sans cesse aux étudiants de réfléchir à un avenir qu’ils ont du mal à imaginer. Alors certains commencent à parler d’aides, d’appels, de soutien.
La santé mentale des jeunes, le début de la reconnaissance
Aujourd’hui, un jeune sur cinq souffre de symptômes liés à l’angoisse et se retrouve isolé sans savoir où demander de l’aide. Le constat est sans appel : l’état de la santé mentale s’est considérablement aggravé. La peur de la maladie, la méfiance envers les autres, l’isolement social, le surplus de notifications qui apportent des nouvelles compliquées et la peur de ne pas retrouver « la vie d’avant » ont fait des étudiants un groupe particulièrement vulnérable. Afin d’améliorer cette situation, le gouvernement voudrait faciliter l’accès aux soins des psychologues. En effet, si tout le monde s’accorde à dire que « l’écoute c’est la clé », il n’est pas toujours aisé de trouver une oreille attentive.
L’objectif est de proposer des aides plus accessibles, avec des démarches administratives moins longues et des séances moins coûteuses. Cependant, les psychologues toujours surchargés peinent à répondre à toute cette demande.
Du secours pour tous
Depuis son ouverture, l’association Nightline ne cesse de voir le nombre de demandes d’aide augmenter. L’isolement social se fait ressentir et il est difficile pour les jeunes de ne pas tomber dans le trou noir de l’angoisse. Les bénévoles se relaient, s’adonnent aux taches parfois lourdes d’écoute, d’aide et de conseil. Le ClubHouse, « un lieu d’accueil où ils peuvent trouver une communauté, construire de nouveaux projets ou profiter de la paire-aidance entre membres » accueille, quant à lui, tout type de profil.
Les idées sont simples, elles se déclinent en deux mots : « être là ». C’est la volonté des bénévoles de la ligne d’écoute Nightline. Ils tiennent une permanence, donnent de leur temps et parlent avec ceux qui ne se sentent pas bien lorsque tombe la nuit, c’est le moment où il n’y a plus personne, et où ils en ont le plus besoin. Antoine Souillart, porte-parole de la ligne d’écoute, le dit, « Il n’y a pas de petit problème, pas de mauvais sujet lorsqu’on a besoin d’aide ».
Des initiatives qui fonctionnent
L’idée de pouvoir contacter quelqu’un en cas de besoin est un véritable soulagement pour les jeunes. C’est d’ailleurs ce que relève le porte-parole de la ligne d’écoute. En effet, nombreux sont ceux qui les remercient chaleureusement à la fin des discussions. Cependant, certaines associations sont victimes de leur succès. Trouver du réconfort ailleurs que dans une structure médicale, c’était le pari du ClubHouse. Les appels à l’aide sont si nombreux que cela provoque parfois des délais pour s’inscrire et intégrer l’association. Afin de limiter cela, les membres innovent, trouvent des solutions, s’investissent encore plus dans la cause. Donner la parole à ceux qui en ont besoin, c’est surtout permettre selon le ClubHouse, « un premier pas vers l’estime de soi et l’autonomie. »
Ysaline Defour
Témoignage d'une génération - vidéo par Aurélien Floret
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Le yoga : une bouée de sauvetage pour les étudiants angoissés !
Le baromètre de Santé Publique France l’affirme, les pensées suicidaires ont fortement augmenté. L’angoisse est devenue une réalité omniprésente chez les étudiants, exacerbée par les défis de la pandémie de Covid-19.
Face à cette incertitude de l’avenir, de plus en plus d’étudiants se tournent vers le Yoga. Cette pratique millénaire offre une voie pour renouer avec son intériorité. Duneska Méndez, professeure de yoga et praticienne de bien-être à l’institut l’Harmonie du Souffle, met en lumière la profondeur du yoga, bien au-delà de son aspect physique, c’est une approche holistique qui calme le corps, l’esprit et l’âme.
«Le yoga signifie unité, c’est un voyage de cœur à cœur»
Le yoga propose diverses pratiques apaisant le système nerveux et réduisant l’anxiété, avec deux approches possibles : dynamique et thermique. Une pratique régulière permet aux étudiants de diminuer leur niveau de cortisol, l’hormone du stress, grâce à une méthode de respiration sur trois niveaux (abdominale, claviculaire et costale). Dans cette quête de bien-être, le yoga se profile également comme un catalyseur favorisant la création de communautés, offrant un espace d’échange et de soutien mutuel.
Ainsi, le yoga devient un outil puissant pour aider les étudiants à gérer leur angoisse et à cultiver un sentiment de calme intérieur. Avec ses multiples bienfaits tant sur la santé mentale que physique, le yoga gagne en popularité parmi les étudiants, émergeant comme une méthode efficace pour traverser les épreuves de la vie universitaire avec sérénité et équilibre.
Lou Bréabout