Les Blongios, une association née en 1992 dans les marais Audomarois, dans le Pas-de-Calais, œuvre à la restauration de la nature par l’organisation de chantiers bénévoles. Ce matin-là, la Citadelle de Lille était leur terrain de travail.
Le chantier a pris place dans le parc Vauban qui entoure la Citadelle de Lille. L’équipe s’active sur les bords des douves qui entourent l’édifice fortifié. Une vingtaine de bénévoles de l’association coupent, scient, bêchent, charrient, sous des gouttes persistantes. Une atmosphère joviale de travail règne sur ce chantier bénévole.
Tous, supervisés aujourd’hui par Philippe, membre du conseil d’administration de l’association et Yohan Tison, écologue à la Ville de Lille, s’appliquent à entretenir la roselière. Ce milieu humide, composé à majorité de roseaux, est l’habitat privilégié des rousserolles effarvattes. Ces petits oiseaux au plumage brun sont “les stars du jour”, précisent les bénévoles rencontrés.
Les volontaires équipés uniquement d’outils manuels, fauchent les roseaux pendant que d’autres s’attaquent aux pousses d’érables : des envahisseurs qui viennent concurrencer ces longues tiges au bout reconnaissable et assécher le milieu. Plus loin, un petit groupe transporte les déchets produits sur une barque afin de rejoindre la rive voisine et de charger le tout dans un camion. Un enchaînement bien ficelé est en place.
Restaurer la biodiversité
Philippe se détache du groupe pour nous en dire plus sur Les Blongios. “L’association regroupe aujourd’hui 300 adhérents qui participent aux chantiers bénévoles organisés toutes les semaines.” Leur objectif est simple : « Améliorer la nature et favoriser la biodiversité. »
Parfois, “des groupes déjà constitués” les sollicitent dans le but de “se mettre au vert”. Écoliers, étudiants, salariés ou personnes en situation de handicap s’activent alors en faveur de l’environnement. L’association intervient dans toute la région, avec “toujours l’appui des gestionnaires du site”, mais également en Camargue, en Lorraine ou dans la Seine-Maritime pendant des séjours d’une semaine.
Philippe précise avec une certaine fierté qu’ils participent à la création de “mares dans des écoles, des lycées et sur le site de l’Université de Lille” afin de pallier “la diminution des zones humides en Europe”‘. Un projet pour lequel l’Union européenne leur octroie des financements
Damian Cornette
Coup de Pouce : Comment agir à son échelle pour protéger la biodiversité ?
Vous voulez agir pour la Terre de façon simple et sans vous ruiner ? On vous propose trois actions à ajouter à votre routine quotidienne.
Pensez à changer vos produits ménagers ! Il existe trois ingrédients simples, que vous pouvez trouver facilement à moindre coût : le bicarbonate de soude, le vinaigre blanc et quelques gouttes d’huiles essentielles. Ils remplaceront aisément les produits ménagers souvent composés de javel, d’organiques volatiles ou de phosphates. Ceux-ci ont un impact environnemental, entre autres asphyxie des cours d’eau, rejet de chlore très toxique pour la faune et la flore. Mais aussi sanitaire : nausées, mal de tête, irritations cutanées ou allergies.
La deuxième astuce : recycler ses déchets compostables. Si vous avez des restes de repas, des épluchures de fruits et légumes, ne les jetez plus dans votre poubelle. De nombreux points ou jardins de compostage ont été installés, notamment par des associations, comme c’est le cas à Lille. Cherchez autour de vous ! Composter permet de réduire votre quantité de déchets produits, favorise le développement d’une biodiversité de décomposeurs et enrichit les sols des jardiniers.
C’est un fait avéré, les insectes désertent nos villes. Ils sont pourtant essentiels et jouent un rôle majeur dans la pollinisation permettant la reproduction des plantes. Pour les inciter à revenir butiner, vous pouvez suspendre des jardinières à votre balcon. Certaines espèces sont plus sensibles à certaines fleurs, renseignez-vous. Cela apporte de la couleur, de la vie à votre environnement et vous œuvrez pour la planète.
Emma Charon
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