Le théâtre s’allie à l’autonomisation des femmes
Posted On 5 décembre 2022
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C’est vers 18 heures que les comédiens, chanteurs et danseurs amateurs ont enfilé leurs costumes et se sont plongés dans leur personnage pour une ouverture de rideau prévu à 20 heures. Antonio Scottu, président de la compagnie explique que « l’association compte trois spectacles au catalogue actuel ». Tous, porteurs d’un message, celui d’une volonté de placer la femme au cœur des scénarios, comme dans le spectacle Cinq Le Musical, où l’histoire raconte la vie de femmes qui se battent pour exister dans un monde dirigé par les hommes.
Cette année, Gaëlle Scottu, directrice artistique, a imaginé une libre adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas fils, La Dame aux Camélias et de la Traviata de Verdi. Ainsi, elle a imaginé inscrire l’histoire de ces deux œuvres dans un univers steampunk. Ce choix est important pour elle car : « Parler de la femme sur scène et permettre des bords de plateau pour discuter avec le public, permet de rester vigilante sur la place de la femme dans la société. » C’est au profit de Dian’gar, une association de solidarité internationale qui soutient, accompagne et participe à la mise en œuvre de projets d’économie sociale et solidaire portés par des femmes en Afrique et en France, que les comédiens ont joué la nouvelle pièce. Ce n’est pas la première fois que la compagnie s’associe à des causes afin de récolter des fonds. Comme le précise Antonio Scottu, « la première cause pour laquelle nous avons joué a été le CIDFF (Centre d’Information du Droit des Femmes et des Familles) de Béthune ». Depuis la première création solidaire de la compagnie, la cause du droit des femmes et de la condition féminine y est un thème central des actions de sensibilisation.
C’est donc au profit de l’association Dian’gar et plus précisément de Madjikarité que les danseurs et chanteurs sont montés sur scène tout au long du week-end. Céline, danseuse et l’une des 43 membres de la troupe, raconte : « On prend plaisir à être sur scène, et de plus, on a la chance de récolter de l’argent qui fait profiter à d’autres associations, comme Madjikarité. » Yankimadji, une tchadienne accompagnée par Dian’gar a ouvert une entreprise fabriquant des produits cosmétiques à base de beurre de karité bio récolté au Tchad. Sur les trois jours, un stand était présent au Palace, où il était possible d’acheter différents produits à base de karité permettant de participer aux fonds récoltés pour ce projet.
A la fin du spectacle, Yankimadji s’est exprimé sur la scène devant les spectateurs en expliquant sa démarche et notamment sur le fait que « cette fabrication a pour but de promouvoir l’autonomisation des femmes africaines en milieu rural, notamment en donnant une autre activité aux femmes pratiquant l’excision ». En effet, le Tchad est l’un des pays où l’on pratique encore l’excision. Cette pratique est interdite au Tchad, comme nous l’indique Benoît, membre de l’association Dian’gar qui y a vécu : « Il faut trouver des alternatives et donner de l’autonomie aux femmes, pour tenter de trouver d’autres activités autre que l’excision. » Il est donc important pour l’association Dian’gar de se rendre sur place au Tchad, afin d’aider les femmes dans leur autonomisation.
Agnès Zubora
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