Suivre la consigne pour abandonner le plastique
Posted On 19 octobre 2023
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PORTRAIT – Entrepreneuse récente, femme inspirée et inspirante, Caroline Villandre fonde Bako en 2021. Son objectif est de réduire la place du plastique dans nos modes de consommation en réintroduisant la consigne. Des restaurants aux commerçants, Caroline voit grand.
Bako (boite en japonais, ndlr) ne recycle pas le plastique, seulement des idées archaïques. La bouteille en verre du laitier au coin de la rue semble obsolète à l’arrivée du plastique dans les années 80. Pourtant, le système séduit de plus en plus de consommateurs ; à vrai dire, il n’y a que dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Aujourd’hui, Caroline passe ses journées à redévelopper le concept des contenants consignés pour réduire la production des déchets plastiques. Le recyclage ne l’emballe pas. « On sera obligé de revenir à des solutions de réemploi. Le recyclage n’est pas viable. Il arrive un moment où on croule sous les déchets et le recyclage ne règle pas le problème d’avoir des suremballages inutiles. » Caroline espère donc faire renaître la consigne, oubliée pendant près de 40 ans. « Ce n’est pas si compliqué. Ce sont des contraintes de réadaptation au départ, comme quand on a arrêté les sacs plastiques dans les magasins. Aujourd’hui, n’importe qui a un sac cabas dans sa voiture. »
Passée la grande porte en verre de la ruche d’entreprises à Hellemmes, Caroline ouvre la porte de son bureau. Installée depuis juin, c’est ici qu’elle potasse sa communication, démarche sa clientèle, stocke ses contenants et développe son activité. « On a notre propre stock de contenants qu’on propose aux restaurants et aux traiteurs. On s’occupe ensuite des services de collecte et de nettoyage. » Sensible à la question écologique sans être née dans une famille militante, Caroline Villandre est fière de garantir des produits 100% français. La fabrication des contenants, la société de nettoyage comme le livreur sont locaux.
Avant d’embarquer pour l’aventure Bako, Caroline est infographiste dans une entreprise d’emballage cadeau. Le temps passe et son travail n’est plus en accord avec ses valeurs. En 2014, elle s’envole une première fois avec sa famille vers la Nouvelle-Calédonie. Loin de ses anciennes préoccupations, sa nouvelle vie au contact permanent de la nature change son rapport au monde matériel. Ses enfants jouent dans le sable blanc, au milieu des atolls, loin de la métropole. « Déjà sensible à la question des déchets, je me suis engagée à Zéro Waste là-bas. J’ai pris les réflexes de faire mes produits cosmétiques, de nettoyage… Je suis rentrée dans cette démarche à titre personnel. »
De retour en France, Caroline prend conscience du retard technologique qu’elle a accumulé. En Nouvelle-Calédonie, internet est arrivé bien plus tard. Les technologies évoluent plus vite en métropole. Pour son métier d’infographiste, le retard technologique peut être handicapant. « Je me suis demandé si ce n’était pas l’occasion de me réorienter. Quand on est rentré, on s’est préoccupé des déchets, on faisait le tri, nos courses en vrac… »
En 2020, Caroline Villandre retourne pour 6 mois en Nouvelle-Calédonie avec sa famille. En mars, le confinement est annoncé, leur voyage prolongé. Coupée du monde, Caroline déconnecte complètement. Son second retour en France est brutal.
Un tour à Euralille lui suffit à mesurer une seconde fois le virage consumériste engagé par les sociétés occidentales. Indignée par les tonnes d’emballages inutiles, Caroline décide d’agir et monte sa start-up, inspirée de l’entreprise « Emboîte le Plat » dont elle a entendu parler à Toulouse. Bako élargit son activité vers la grande distribution, un producteur important de déchets plastiques. À vos boîtes !
Noé Houssay
Les tickets de caisse ne sont désormais plus automatiques depuis le 1er août 2023. C’est par cette nouvelle mesure que le gouvernement souhaite agir pour l’écologie dans les supermarchés à grande ampleur. En pratique, cette mesure n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de déchets. Bien que nécessaire, elle n’est en réalité pas visible du fait du contexte inflationniste que nous vivons actuellement.
A l’heure où les Français font minutieusement leurs comptes à la fin du mois, les caissiers impriment beaucoup plus de tickets qu’auparavant.
Clients comme employés regrettent que cette mesure ait été prise avec 20 ans de retard et déplorent le fait qu’il y a tellement de mesures plus urgentes à prendre dans les supermarchés. En effet, l’enjeu des tickets paraît secondaire lorsque l’on voit que les fruits et légumes sont encore emballés à l’unité dans du plastique.
Si les supermarchés tentent de faire des efforts en passant des commandes en plus grosse quantité afin de réduire leurs déchets, ils restent cependant dépendants des fournisseurs qui ne semblent pas encore sensibles à la réduction du plastique.
Pour contrer cela, certains supermarchés tentent de trouver des solutions en s’alliant avec des associations afin de mettre en place des bornes de recyclage. En échange de leurs bouteilles en plastique, les clients repartent avec des bons d’achats: une initiative écologique et économique.
Emma Le Borgne
Créé par Didier Onraita et David Sutra en 2013, « Day by Day » s’impose actuellement comme le leader en matière de vente en vrac. Pour mieux comprendre le succès de cette enseigne en France, Hugo nous a ouvert les portes de son épicerie à Lille Wazemmes.
Robin Malcorps
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