Le Street Sunday ou comment un évent innovant parvient à redynamiser Roubaix
A l’occasion du Street Sunday, le concept-store du Grand Bassin s’associait avec la friperie Dimension pour proposer un événement consacré à la culture urbaine. Lors de cette première édition, les artistes locaux ont affiché leurs pièces inédites à l’intention des passionnés de l’univers streetwear mais pas seulement. Le rendez-vous était donné le dimanche 2 octobre au Vestiaire de Roubaix, avec l’objectif de développer un projet authentique.
En plein cœur de Roubaix, ce rassemblement éphémère de magasins “pop-ups” avait de quoi stimuler le département du Nord, à deux pas du musée de La Piscine. Tout proche de ce lieu emblématique, c’était le moment idéal pour se rendre dans la boutique de 300 m2 . Une aubaine pour la soixantaine d’exposants du collectif le Grand Bassin, en collaboration avec le duo Lauren et Léo. Pour ces étudiants en communication et natifs du coin, la volonté était d’élaborer un projet atypique, divertissant et underground.
Changer les codes et partager une diversité artistique
Sur place, il y en avait pour tous les goûts, entre friperies, objets vintages, dj set, tatouages, skates ou encore « tufting » (confection en laines), l’embarras du choix donc. Réputé comme un endroit relativement calme, le Grand Bassin a pu enregistrer une affluence record grâce à l’attractivité de l’évent. Les exposants permanents du Vestiaire étaient ravis d’accueillir autant de fréquentation dans leurs corners respectifs. Ces créateurs de maisons de monde ont apprécié rencontrer un public varié, que ce soient des familles passées par curiosité ou des jeunes s’étant déplacés pour la tenue de l’événement.
Le souhait est que chacun arrive avec sa personnalité unique et décalée, de créer des liens entre artistes et surtout de changer les codes. En partageant une certaine diversité artistique, « On essaye de présenter des exposants différents et de donner sa chance à tout le monde. » L’idée est ainsi que chacun apporte sa pierre à l’édifice, dans une stratégie de redynamisation afin de fortifier la ville. Roubaix s’est désormais façonné une nouvelle identité et a pour objectif de connaître d’autres événements novateurs sortant du lot. L’esprit Made in Roubaix se caractérise par la créativité débordante de ces acteurs, qui symbolisent la marque de fabrique de la ville. Lors d’un Street Sunday “hors-série”, le défi était de rassembler toute une communauté déjà installée dans la métropole lilloise.
Cette commune historique qui avait perdu de sa superbe depuis quelques décennies, aspire à limiter les effets de la désindustrialisation et plus récemment de la crise sanitaire. La mission territoriale consiste notamment à « donner un élan régénérant, comme un nouveau souffle au centre-ville », d’après Alexandra, exposante au Grand Bassin. Une satisfaction clairement affirmée par les étudiants Roubaisiens. « C’est sûr qu’on éprouve une fierté supplémentaire, car en tant que représentants de Roubaix, on a à cœur de mettre en avant et d’incarner ce côté artisanal. » Cité du textile par excellence, la ville est donc de plus en plus redynamisée par le biais d’initiatives novatrices.
Julia LACOSTE
crédit vidéo : Augustine Guégan
Zoom vers... une nouvelle Dimension
En avril 2020, la marque de vêtements de seconde main de Lauren et Léo voit le jour et porte le nom de ‘Dimension’. Cette initiative, lancée pendant le confinement, a été le fruit de l’imagination de deux étudiants en communication à Roubaix. ‘Dimension’ est une friperie qui s’inspire de l’identité américaine et rassemble une clientèle bien ciblée. Ses créateurs choisissent pièce par pièce des « pépites », comme les qualifie Léo, en essayant de trouver des prix avantageux pour satisfaire le plus grand nombre.
Entre pantalon baggy et sweat des années 80, les amateurs de vintage et les plus nostalgiques trouvent leur bonheur, à portée de main. À l’origine conçue pour des ventes en ligne (e-commerce), la friperie digitale s’est tournée vers une consommation plus responsable en réponse aux enjeux environnementaux actuels. La vente en circuit court est privilégiée, et ses fondateurs en sont ravis puisqu’ils sont amenés à aller au contact de leurs clients. Ces rencontres leur permettent d’échanger avec eux afin d’améliorer la sélection au cas par cas. La visibilité de la marque s’est accrue grâce à la multiplication de contenus sur les réseaux sociaux. La mise en scène des vêtements au travers de publications sur Instagram transportent les plus curieux vers une nouvelle dimension. Ce n’est pas tout puisque des événements, popularisés par le bouche à oreille, sont mis en place dans la Métropole Européenne de Lille. Les créateurs voient les choses en grand en s’exposant en collaboration avec des initiatives locales et en se greffant à des festivals comme le Paradis Artificiel. Le tout visant à faire redécouvrir des lieux habituellement peu fréquentés, comme la Maison de mode au Vestiaire, à Roubaix.
Rose Flin