Don et prêt d’objets, seconde main : vers une consommation plus responsable
La surconsommation et l’accumulation d’objets inutilisés dans les foyers posent question d’un point de vue écologique. Face à ces enjeux très actuels, des initiatives se mettent en place en France et à Lille pour essayer de moins et de mieux consommer. Associations, citoyens voire municipalités tentent, à leur échelle, de se mobiliser.
« J’ai une empreinte carbone très inférieure à la moyenne »
Lille s’active également
Toujours dans une démarche de lutte contre la surconsommation et l’encombrement matériel, certaines actions se mettent en place à Lille. Plusieurs points de collectes de vêtements sont par exemple disponibles dans la ville. Des armoires à dons, permettant aux habitants d’offrir des objets dont ils n’ont plus besoin, ont aussi vu le jour. Enfin, les célèbres boîtes à livres se sont fondues dans le paysage lillois ces dernières années. Une dizaine de boîtes à livres sont réparties dans la ville. Ce concept est d’ailleurs aussi particulièrement apprécié par Thierry Petit : « Il y a un côté opportuniste où l’on passe devant et on se dit que tel ou tel livre a l’air intéressant. C’est quelque chose dont j’ai bien profité. » Ces initiatives ne traitent certes qu’une partie du problème, mais elles permettent déjà de faire bouger les choses à leur petite échelle.
Zoom sur l’origine anglo-saxonne des bibliothèques d’objets
Si le concept de bibliothèques d’objets est récent en Europe, les “Libraries of things” (littéralement : bibliothèques de choses) existent depuis plus d’un siècle Outre-Atlantique, où la pratique a vu le jour. C’est donc ironiquement dans le pays de l’Oncle Sam, roi du consumérisme, que l’on trouve la première trace de prêt d’objets, organisé en 1894 par la St. Louis Public Library (Missouri) qui offre à ses usagers une alternative à l’achat de jeux et de raquettes de tennis.
Une vingtaine d’années plus tard, des Curriculum materials centers voient le jour et permettent aux futurs professeurs d’emprunter du matériel de classe, comprenant jeux et jouets, kits, objets à manipuler ou maquettes scientifiques. Le concept ne s’adresse alors qu’à une petite partie de la population américaine, mais c’est au lendemain du krach boursier de 1929 et la Grande Dépression qui s’en suivra, qu’il sera popularisé par les bibliothèques d’outils et acquerra une dimension sociale.
Sur le Vieux Continent, l’émergence du concept sera beaucoup plus tardive, et aura lieu en 2014 dans le cadre d’une expérience sociale menée dans le quartier londonien de West Norwood. L’initiative s’étend ensuite dans d’autres grandes villes européennes comme Genève et Paris, où les projets se dotent d’une dimension bien plus militante et écologique. Si les bibliothèques d’objets ne cessent d’ouvrir leurs portes, la capitale anglaise est encore à ce jour la ville européenne ayant le plus grand réseau de partage, avec plus de 31 000 objets et 18 000 membres.
Par Maël Gomes-Dubois
Photo Simon Zobel
Vidéo Lou-Anne Hournon