L’Abri Cocoon, un projet local et adapté pour venir en aide aux sans-abri
Romaric Cayet
Posted On 3 février 2021
C’est en 2014 qu’Alain Paugam et Jérôme Boudet présentent à la YESS Academy leur projet Cocoon, un logement pensé pour répondre aux besoins des sans-abri. Inauguré pour la première fois à Baillargues, près de Montpellier, l’abri chauffé, individuel et sécurisé ne cesse de se diffuser à travers la France. En tout, sept seront en service d’ici la fin de l’année 2021.
Ils sont nombreux à connaître le froid, la faim, la solitude et la pauvreté. Et bien que de nombreuses associations s’attaquent à ces problèmes, seulement peu s’attardent à l’accompagnement des individus et leur réinsertion.
C’est dans ce contexte que l’Abri Cocoon prend son sens, selon la volonté de ses concepteurs. Ce dispositif à visée locale, a su se répandre à l’échelle nationale après plusieurs sollicitations de collectifs citoyens, de villes ou encore d’entreprises. Ainsi, les collectivités de Rennes, de Paris et le département de l’Hérault possèdent au moins un abri.
Un abri fonctionnel et solide
L’Abri Cocoon comporte les fonctionnalités du confort minimum. Celui-ci est chauffé et climatisé. Il est écologique et très résistant. Ses structures sont en acier. Son mobilier et ses murs sont doublés de panneaux anti-feux. Les bénéficiaires de l’abri disposent d’une certaine intimité, d’une douche et de toilettes sèches. Les locataires retrouvent ainsi leur autonomie perdue. Le logement est équipé de prises électriques et de matériel électroménager. Il y a, de plus, assez d’espace pour accueillir, en plus d’un sans-abri, un compagnon à poils. L’abri est, contrairement aux centres d’hébergement d’urgence, disponible indéfiniment, jusqu’à l’obtention d’une solution pérenne.
Projet Cocoon, gage d'une réinsertion réussie ?
La structure, avoisinant les 25 000 euros à l’unité, n’emprunte cependant pas l’argent public finançant les postes de travailleurs sociaux ou destiné aux centres d’hébergement d’urgence.
Les personnes étant déjà passées par ce dispositif et ayant profité de ses avantages ont toutes pu trouver du travail et des solutions d’hébergement de droit commun.
D’ici la fin de l’année 2021, sept abris devraient être mis en service à travers la France. En plus d’améliorer des vies, le projet Cocoon permet l’éveil des consciences locales, comme nationales, quant à la précarité des sans domicile fixe. En tout point, l’Abri Cocoon est un projet noble et prometteur.
Par Victoire ALONZO
Mieux comprendre le projet Cocoon avec son fondateur, Alain Paugam
Interview menée par Inés ALMA
De la rue au logement, une adaptation parfois impossible
Voilà que la nuit tombe et que le ciel s’éteint. C’est l’heure de la Lune et des chaumières qui s’éclairent. On a envie de prendre un plaid, et de s’asseoir au coin du feu. D’attraper un bon bouquin et de le lire jusqu’à la dernière page, en pleine tranquillité.
Cependant, quand son chez-soi ne l’est pas réellement, ce confort peut s’avérer compliqué à atteindre :
Gaston Bachelard, philosophe, poète et physicien du XXe siècle, met en lumière la principale valeur de l’habitation : celle de la protection, dont les non-domiciliés sont les plus abstinents.
« L’intimité a besoin d’un nid », nous dit le philosophe.
Soulevons alors la différence entre le sentiment de mise à l’abri qu’offre le domicile et la perception que l’on peut avoir de lui comme étant un foyer. Parfois emménager semble être effectivement perçu comme une mise à l’abri temporaire, plus que l’action de déposer bagage dans un lieu personnel durable.
Voici ce que préconise l’intellectuel :
“Quand il n’y pas de chez soi, il est néanmoins possible de se construire un coin à soi.”
À travers son œuvre La Poétique de l’espace, Gaston Bachelard donne ainsi vie aux intérieurs, devenant des lieux de rêves et de songes, de souvenirs et d’espoirs.
Sa vision personnelle et poétique nous amène à penser que les objets sont des habitants additionnels du lieu, témoins de nos expériences intimes, et que la maison devient à sa manière le point de rencontre entre le voyage et l’intime, à travers la mémoire.
Par Gabin BOCQUET
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