Préservation des espèces en voie de disparition, sensibilisation à la cause animale et à la protection de l’environnement, recherches… Il existe de nombreux arguments pour justifier l’existence des parcs zoologiques. Mais leurs opposants ont trouvé d’autres solutions pour préserver l’environnement et les espèces qui y habitent, remettant en cause le sens même des zoos.
Les visiteurs libres observent les animaux enfermés. Parfois le panneau explicatif indique : « Leur habitat naturel a été détruit par l’activité humaine. » Alors, l’Homme sauve l’animal de l’Homme ? Pour préserver les espèces animales, il semble plus judicieux de préserver leurs espaces naturels en amont. Le bénévole et administrateur du GON (le Groupe Ornithologique et Naturaliste), Théo Treels, conteste les parcs zoologiques. Pour lui, la préservation, c’est sur le terrain que ça se passe : « Si l’on veut vraiment faire en sorte de préserver la nature, allez sur le terrain et faites en sorte de mettre en place des actions concrètes. C’est sur le terrain qu’il faut relier tous nos efforts et restaurer les habitats. »
Sensibiliser
Dans les faits, l’invitation à agir pour la préservation des espèces, est partagée par les zoos. Leur personnel parle de l’importance de ces derniers dans la sensibilisation à la protection des animaux. Sarah B., soigneuse animalière en parc zoologique, l’explique bien : « On retrouve dans la plupart des parcs des éléments qui permettent de sensibiliser le public à la cause animale, que ce soit au travers de panneaux explicatifs au niveau de chaque espèce, ou bien au cours de visites guidées, ou d’animations/ateliers. » Or, comme le rappelle l’administrateur du GON, Théo Treels : « La sensibilisation en montrant des animaux en cage est moins marquante que si on emmène les gens sur le terrain. » Nombreuses sont les associations comme le GON, à proposer des rencontres, sorties, animations et activités pour sensibiliser à la cause animale et à la préservation de l’environnement. En outre, l’éducation, les livres et les nombreux supports médiatiques accessibles favorisent également le changement des comportements en ce qui concerne la préservation et la protection des espaces naturels, habitats des animaux. Si l’on veut des transformations plus grandes, il semble pertinent de mettre l’accent là-dessus, plutôt que sur la pratique anthropocentriste du parc zoologique.
S’il est bien sûr possible de s’engager dans une association ou une collectivité pour participer à son échelle à la préservation des espaces naturels, cette dernière passe surtout par les choix gouvernementaux. Dans ce sens, la France a pour projet potentiel d’ouvrir des parcs nationaux et des réserves naturelles. Le gouvernement propose également de modifier l’aménagement urbain et de développer une agriculture plus en accord avec la protection de l’environnement.
Laisser les animaux tranquilles
Quant à la fermeture des zoos, elle n’est pas envisageable dans l’état. La soigneuse animalière Sarah B. raconte : « Les remettre à l’état sauvage, serait les pousser vers une mort certaine […], car ils n’arriveront potentiellement pas à se débrouiller seuls, comme à se nourrir par exemple. Il y a aussi la question du partage du territoire avec des individus sauvages déjà présents. » Il est en revanche possible d’interdire le prélèvement d’animaux en milieux sauvages, de fournir davantage d’efforts dans la lutte contre le braconnage et d’empêcher l’ouverture de nouveaux parcs. Pour ce qui concerne l’étude et la recherche, il s’agirait de se demander si elles sont vraiment nécessaires et si l’on ne pourrait pas plutôt, laisser les animaux tranquilles.
Zoé Sabaud
ZOOM SUR...
Le rôle critiqué de l’Association Française des Parcs Zoologiques
Les parcs zoologiques ont des progrès à faire pour le bien-être des animaux mais ils ne peuvent pas être fermés, c’est donc sur le statut des zoos et sur les règles qui les encadrent qu’il faut aussi s’interroger. Les critiques faites aux zoos se retrouvent dans l’Association Française des Parcs Zoologiques. Regroupant une centaine de zoos, l’organisme se présente comme un réseau mettant en lien les parcs français. Il entend les représenter aux yeux des autorités et défendre leurs intérêts, tout en veillant au respect d’un code éthique instauré en 2009. Mais là, plusieurs questions se posent. Comment cet organisme pourrait vérifier leur bon fonctionnement, dans un objectif de total bien-être animal, quand les membres sont eux-mêmes des directeurs de zoos ? Comment s’assurer du bon respect du code éthique alors que l’association ne possède aucun moyen de contrainte et que les parcs français ne sont pas obligés d’y adhérer ? C’est aussi le statut des zoos lui-même qui pose question. Aujourd’hui en France, la grande majorité des zoos sont des entreprises privées. Cela insinue une recherche de profit pour faire fonctionner l’entreprise, grâce à la vente des billets notamment. Certains voudraient voir ce système évoluer pour que les zoos soient tenus par des associations ou des fondations, pour s’assurer que l’argent bénéficie aux animaux. Mais ce n’est pas si simple à mettre en place, comme l’a montré l’année dernière l’échec du rachat du zoo de Pont-Scorff par plusieurs ONG.
Tina Wild
L’antispécisme pour des droits similaires entre humains et animaux
L’hégémonie, considérée comme légitime, des Hommes sur les animaux remonte à la Grèce antique et même jusqu’à la Bible. L’antispécisme, courant né dans les années 1970 vise à déconstruire la hiérarchie des êtres vivants qui place les humains au sommet, pour mieux respecter les droits des animaux.
Noé Racofier