Bol d’air culturel à Roubaix
Posted On 27 avril 2021
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À l’heure où bon nombre de secteurs sont à l’arrêt, les musées ont fermé leurs portes depuis plus de cinq mois. Si la culture n’est pas considérée comme lieu essentiel en temps de pandémie, 71% des Français souhaitent un retour dans les lieux culturels, selon un sondage YouGov. Permettant de s’évader, d’éveiller les sens, de s’instruire ou de développer son esprit critique, la culture se montre nécessaire.
Le projet naît en plein confinement face à l’incertitude de la situation sur l’ouverture des musées. Dans l’optique de garder un lien avec la culture et de la maintenir accessible, l’équipe du tourisme de Roubaix s’interroge sur la manière de proposer un programme touristique sans déroger aux restrictions sanitaires. « On s’est dit assez rapidement qu’il faudrait imaginer des solutions pour le déconfinement avec des activités en extérieur », explique Constance Vasse, chargée de communication à l’Office de tourisme de Roubaix. Dix balades touristiques sont finalement élaborées, chacune sur une thématique précise allant du street art à la découverte du patrimoine industriel. Avec une volonté d’accessibilité et d’autonomie les parcours sont disponibles sur le site Cirkwi et en PDF sous forme de guide avec des indications pour chaque lieu à voir.
“Le tourisme est en train de se transformer, les gens veulent moins de choses institutionnelles », révèle Constance Vasse. Ceux qui souhaitent découvrir la ville veulent le faire de manière originale pour sortir des sentiers battus et s’émanciper de la traditionnelle visite guidée. Ces promenades offrent une autonomie en se faisant de manière indépendante, sans contrainte de temps tout en suivant un guide permettant d’avoir des informations sur les lieux de passage. Quatre thématiques sont au cœur du projet touristique : le musée de La Piscine, le patrimoine industriel, une ville Arty et le Street Art. Mais la ville recèle aussi de bâtiments, de façades et de friches réhabilitées. Elle cherche à se réinventer en mettant des bâtiments au goût du jour comme la Condition Publique un entrepôt textile transformé en salle de spectacle et d’expositions. Avec des ateliers d’artistes proposés aux citoyens, Roubaix innove pour inclure ceux qui ont soif de découverte au cœur de la création. L’idée est de mettre à l’honneur la culture et le patrimoine.
La Piscine, ou musée d’art et d’industrie André-Diligent de Roubaix est fermée depuis fin octobre 2020. ©Lucie Barbier
Le contexte a poussé à l’inventivité pour répondre à un besoin de culture « permettant de répondre à des envies d’extérieur et de culture en extérieur ». Imaginées il y a presque un an, alors que les musées ont ouvert puis fermé leurs portes, les promenades restent toujours accessibles : un lien permanent avec la culture. Le mouvement a été suivi par de nombreuses villes et le projet s’est développé sur le plan métropolitain.
Le but de ces balades embarquées est aussi de s’adresser aux personnes qui s’ennuient du tourisme traditionnel et à ceux qui ne fréquentent pas habituellement les musées. Présentant moins de contraintes, gratuites et sur des thématiques variées, elles s’adressent à tous les publics et à toutes les envies. Cette période a finalement poussé à l’innovation et a permis de réinventer la culture. Bien que troublante, cette période a prouvé une fois de plus que la culture est capable de se réinventer et ne cesse d’être créative
Anaïs Bourel
©Valentin Canaux
Faire découvrir leur ville autrement, telle est la vocation des greeters (hôtes en anglais).Cette initiative naît en 1992, quand Lynn Brooks, new-yorkaise, crée l’association Big Apple Greeter pour faire découvrir sa ville. Alors que New York souffre d’une mauvaise réputation, notamment liée à la violence et au coût de la vie élevé, Lynn Brooks décide alors de faire elle-même découvrir sa ville, à travers son œil de résidente.
Aujourd’hui le réseau des greeters s’est agrandi et est présent dans environ 140 villes et régions du monde, réuni notamment au sein de l’International Greeter Association (IGA). Sous forme de tourisme participatif, ces bénévoles font découvrir l’endroit où ils habitent, sur fond d’anecdotes historiques, personnelles et d’échanges avec les visiteurs. Ces résidents dénichent alors pour les plus curieux des lieux dont beaucoup ignorent l’existence et partagent avec leurs visiteurs les bonnes adresses et leurs endroits coups de cœur.
La valeurs première des greeters : l’échange. Ces passionnés accueillent tous ceux qui le veulent pour une visite originale de leur coin et partager ensemble un moment unique. En effet, se rendre à l’autre bout du monde n’est pas primordial pour découvrir d’autres horizons, il suffit parfois de regarder les choses d’un autre œil.
Margaux Croizon
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