Les marchés alimentaires, des lieux à (re)conquérir pour les jeunes
Wazemmes,Sébastopol, Fives, les marchés sont des rendez-vous immanquables pour les Lillois. Lieux de vie et de sociabilisation, ils connaissent une petite renaissance depuis le début de la Covid-19. Mais derrière les stands, la jeune génération est encore peu représentée. Pourtant les opportunités d’emploi ne manquent pas.
Le 23 Mars 2020, une semaine après l’annonce d’un confinement sur le sol français, Édouard Philippe, alors Premier ministre, décidait la fermeture de tous les marchés, couverts ou non. Dans l’impossibilité de pouvoir vendre leurs produits, la situation économique des marchands alarmait.
Un an plus tard, au contraire des restaurateurs et des barmans, les commerçants ont pu retrouver le chemin du travail, et les clients sont de plus en plus nombreux. « Depuis le confinement, les gens viennent beaucoup plus », assure Gladys, 22 ans, vendeuse de fruits et légumes sur la place Sébastopol tous les samedis matin. La peur d’être contaminés dans les magasins, la volonté de soutenir les petits commerçants locaux et la redécouverte des produits frais pendant le confinement, ont poussé les Français, en nombre, sur les marchés.
Des lieux à fort potentiel d’emploi
Si les clients sont nombreux, derrière les stands, les vendeurs sont souvent en sous-effectif. Employée polyvalente pour une grande chaîne de fast-food, Gladys ne travaille sur les marchés « que pour aider », elle est ici « en remplacement, en attendant que quelqu’un vienne prendre [sa] place », mais les demandes d’emploi se font rares, notamment chez les jeunes…
” Pour venir travailler sur les marchés après une semaine de travail ou d’étude, il faut être motivé ! ” – Gladys, vendeuse de fruits et légumes
Selon un rapport de l’Obea datant de 2016, seulement 16% des salariés sur les marchés auraient moins de 30 ans, un taux bien en deçà de la moyenne nationale tous types de métiers confondus. Pour Gladys, le problème vient de l’attractivité : « Le métier est dur, on doit se lever tôt, les charges sont souvent lourdes à porter… Pour venir travailler sur les marchés après une semaine de travail ou d’étude, il faut être motivé ! »
Devoir se lever à 4 ou 5 heures les samedis et dimanches matins peut en décourager certains. Notamment si les veilles ont été festives… Mais pour Florian, poissonnier de 22 ans, travailler sur les marchés révèlent également des avantages : « La relation avec la clientèle permet des moments de partage, c’est cool ! » Et puis « c’est agréable de pouvoir travailler dehors, de prendre l’air », ajoute Gladys.
Une solution financière pour les étudiants
Pour beaucoup d’étudiants, la crise sanitaire a entraîné la perte de leur petit boulot. Des sources de revenus souvent nécessaires afin de payer les loyers d’appartements, ou pour subvenir à leurs besoins alimentaires. L’OVE estime ainsi à 60% la part des étudiants ayant vu leur activité rémunérée être arrêtée, réduite ou modifiée… C’est pourquoi, même s’ils ne permettent pas de toucher les mêmes revenus que ce que peuvent proposer les restaurateurs, travailler sur les marchés pourrait constituer, au moins à court terme, une solution financière non négligeable pour les étudiants en difficulté économique.
” Les produits sont de qualité sur les marchés, il ne faut pas que l’on tombe dans l’industriel à 100% dans l’avenir. ” – Florian, poissonnier
Pour la sauvegarde des marchés sur le long terme, les jeunes générations devront reprendre le flambeau de leurs aînés. Si au milieu du XXe Siècle l’essor de la grande distribution semblait vouée à entraîner le déclin des marchés alimentaires de plein air, ces derniers ont finalement bien résisté, et Florian et Gladys espèrent bien que cela continuera. « J’espère qu’il y aura encore des marchés dans quelques années, c’est toujours plus agréable de venir au marché que de s’enfermer dans des commerces », estime la jeune femme, et à Florian de rajouter : « Les produits sont de qualités sur les marchés, il ne faut pas que l’on tombe dans de l’industriel à 100% à l’avenir. » Aux jeunes générations de jouer maintenant !
Mathis CHARRIEAU
Vidéo réalisée par Thomas FRAISSE
Fruits et légumes : quels avantages aux circuits courts et à manger de saison ?
Il est courant d’entendre dire qu’il convient de privilégier les produits locaux et de saison, en particulier pour les fruits et légumes. Mais concrètement, quels sont les avantages de ce choix ? Ces bienfaits sont principalement de deux natures : nutritionnelle et environnementale.
L’un des intérêts de consommer de saison, c’est que les fruits et légumes sont adaptés aux besoins de l’homme. Ainsi, en hiver poussent des aliments riches en vitamine C qui permettent de compenser l’absence de soleil. Il y a aussi des légumes qui tiennent au corps, riches en protéines ou qui regorgent de minéraux.
En été, c’est un peu l’inverse. Il fait chaud, le soleil tape et le corps humain a besoin de s’hydrater. Les fruits sont donc abondants en eau et les aliments moins caloriques qu’en hiver car le corps humain en a moins besoin.
Le circuit court, lui, accentue cet effet nutritionnel. En ayant mûris au soleil et en extérieur plutôt que dans un camion, les fruits et légumes ont davantage de goût et sont plus riches. L’intérêt est aussi environnemental. Moins de transport implique une empreinte carbone moins lourde et évite l’utilisation de serres chauffées qui consomment beaucoup. Les aliments sont également moins traités avec des produits chimiques permettant leur conservation lors des transports.
Consommer local ramène en quelque sorte l’humain à une alimentation plus saine. Là où tordre la nature pour créer des produits modifiés est courant, celle-ci répond pourtant déjà à bon nombre de besoins nutritifs.
Axel DAILLET