Informer pour mieux sensibiliser à la cause écologique
Occupant une place majeure dans notre quotidien, les réseaux sociaux jouent un rôle indéniable dans la transition écologique. Acteurs directs du changement, c’est ainsi que certains influenceurs et influenceuses encouragent leurs abonnés à les suivre dans une voie plus verte.
Bien que les préoccupations liées à l’écologie soient antérieures, elles ont commencé à se populariser dans les années 1970. Depuis, une nouvelle forme de revendication sociale se manifeste, notamment dans les sphères politique, associative et éducative. Mais ces dernières années, le développement des nouvelles technologies a donné lieu à une “renaissance” du mouvement écologique sur le net, permettant au phénomène de s’amplifier.
Dès lors, de nombreux influenceurs et influenceuses se sont emparés de la cause, afin de sensibiliser le plus grand nombre. C’est le cas de Julie Bernier (@Sorteztoutvert sur Instagram), également conférencière et auteure. Il y a cinq ans, au début de sa transition écologique, elle a décidé de se mettre à Instagram : « C’était difficile de trouver de chouettes alternatives au quotidien, et je trouvais que l’écologie avait l’air ennuyeuse. Pourtant, je vivais mon écologie quotidienne dans la joie. J’ai donc voulu partager au plus grand nombre les alternatives que je trouvais pour rendre l’écologie plus simple et attrayante. »
Ils sont ainsi de plus en plus à encourager un mode de consommation plus réfléchi, paradoxalement à la multitude d’autres influenceurs qui, au contraire, poussent souvent à la surconsommation, en présentant toute sorte de produits pour lesquels ils sont payés pour en faire la pub. Leur technique ? Informer pour mieux sensibiliser. « Je pense que l’information est la clé du changement. J’essaie donc avant tout d’informer ma communauté, pour que les personnes qui la constituent puissent avoir les moyens de prendre des décisions éthiques et écoresponsables en toute conscience », déclare Julie. Si un changement de mentalité concret s’avère possible, c’est d’abord la qualité de l’information qui fait la qualité de l’action. D’où l’efficacité des réseaux sociaux, qui permettent de partager universellement des idéologies environnementales. Ce nouveau format symbolise ainsi une réelle source d’espoir pour ceux qui défende la cause.
« Discussions et échanges »
Selon Julie, la magie des réseaux sociaux, c’est avant tout la possibilité de l’échange entre individus, mais également l’impact important qui se reflètent sur « des milliers de personnes ». « Les conférences ne peuvent toucher qu’un “petit” public […] Quant aux livres, ils ne permettent pas discussions et échanges. » Elle ajoute d’ailleurs recevoir des messages tous les jours de sa communauté « qui prend le temps de me dire lorsque mes conseils sont utiles ».
L’écologie semble être au cœur des préoccupations des dernières générations, comme en témoigne Greta Thunberg, avec plus de 10,5 millions d’abonnés sur Instagram. Mais si beaucoup de jeunes sont plus éclairés sur le sujet que leur aînés, seule une faible partie d’entre eux font des efforts au quotidien afin de changer leur mode de vie et de consommation. Se diriger vers un monde plus vert ne se fait pas du jour au lendemain. C’est pourquoi il est plus que temps de prendre les mesures nécessaires afin de laisser un monde correct aux générations futures, et c’est ce que veulent faire comprendre ces influenceurs et influenceuses tournés vers l’écologie à travers leur plateforme. ◼︎ Lou Ballenghien
Zoom sur…
L’implication des jeunes dans les mouvements écologiques
Dans les années 1960 et 1970 déjà, les jeunes se souciaient de l’écologie à travers le mouvement hippie. Dans une volonté de vivre plus proche de la nature ils ont imposé la protection de l’environnement comme affaire politique puis scientifique : c’est à ce moment-là que sont inventés les panneaux solaires et que se développe le tri sélectif.
Aujourd’hui, que reste-t-il de ces soulèvements ? Dans la tête des jeunes, l’idée d’un avenir simple et insouciant semble quelque peu utopique. En effet, selon un sondage de Diplomeo en 2019, 94% des jeunes se disent inquiets face à la situation environnementale. Pourquoi étudier pour un futur en péril duquel les dirigeants ne se soucient pas ?
En 2019, une vague de marches et grèves étudiantes pour le climat déferlait partout dans le monde en réponse à l’urgence de la question environnementale. Cette prise de conscience des jeunes les pousse à changer ce qu’ils peuvent à leur échelle : 80% des 18-23 ans recyclent leurs déchets et 2/3 d’entre eux aimeraient appliquer le modèle zéro déchet dans leur quotidien, selon ce même sondage de Diplomeo.
La montée générale de Europe Écologie – Les Verts (EELV) dans les mairies de nombreuses grandes villes de France aux élections de 2020 ont été à l’image de cette prise de conscience. D’après un sondage de l’IFOP, une liste EELV était souhaitée par 16% des jeunes et 80% des personnes inscrites sur les listes électorales avant les élections municipales soutenaient la limitation de l’utilisation des pesticides. ◼︎ Camille Campan