Depuis sa création en 1965, le musée régional des télécommunications et de la radio situé à Marcq-en-Barœul s’engage à faire perdurer l’histoire de la radio. Basé sur des collections de particuliers, ce dernier retrace au fil des années l’évolution de la communication avec une attention toute particulière sur l’outil radiophonique. Une initiative d’autant plus pertinente dans un contexte où cet outil fait face à de nombreux défis…

Une collection réunissant près de 400 objets ©Anjali Appadoo
Une implication hors pair, voilà le point clé de ce musée qui vit grâce aux bénévoles dévoués tels que Pierre Lucien Carlier, ancien professeur d’électronique et autodidacte passionné de radiophonie.
Lors des visites guidées, il affirme : « Selon moi, la radio n’est pas en déclin, mais en changement face à l’ère numérique. C’est pourquoi il est nécessaire de s’y adapter ».
Fondée à l’origine par l’Amicale des Télécommunications de la Région de Lille, l’association a été portée par des figures emblématiques telles que Monsieur Léon Tirlemont, historien passionné et responsable du musée. Cette dynamique a permis au musée d’évoluer au fil des années tout en restant fidèle à sa mission première : valoriser et préserver l’héritage radiophonique.
Une collection nourrie par des dons
Une grande partie de la collection du musée provient de dons. Jean-Claude Lambin a notamment contribué à enrichir le fonds avec de nombreux postes de radio et équipements de transmission. Les dons proviennent parfois de lieux inattendus : des postes en provenance de Normandie ou des trésors dénichés dans de petites brocantes.
Ces contributions permettent aux visiteurs de découvrir des pièces emblématiques. Des premiers télégraphes aux radios à lampes, illustrant l’évolution des télécommunications sur plus de deux siècles. Cette diversité raconte comment la radio, outil de masse, a su évoluer face aux bouleversements technologiques et historiques.
Les bénévoles jouent également un rôle crucial dans la restauration des appareils anciens. Des spécialistes interviennent régulièrement pour dépanner et redonner vie à ces objets.
Faire face à la transformation des usages

Modèle de la radio “Océanic Surcouf” datant de 1958 ©Anjali Appadoo
Ce travail de transmission ne s’arrête pas aux murs du musée. L’association participe à des manifestations locales comme les Journées du Patrimoine. Ces événements permettent non seulement de faire connaître le musée, mais aussi de montrer les liens entre patrimoine ancien et innovation contemporaine.
Les expositions permettent de comprendre comment la radio, loin d’être obsolète, reste un vecteur essentiel d’information et de culture. Face à l’essor des plateformes numériques et des podcasts, le patrimoine préservé par ce musée agit comme un lien entre les générations, rappelant que les fondements techniques et les valeurs portées par la radiophonie restent toujours pertinents.
Encourager la mobilisation pour la préservation
Pierre Lucien Carlier insiste : « Il faut que les jeunes comprennent que la radio, ce n’est pas que du passé, c’est une histoire qui continue de s’écrire. »
Ainsi, le musée Régional des télécommunications et de la radio de Marcq-en-Barœul n’est pas seulement un conservatoire du passé, mais aussi un acteur engagé dans la valorisation et l’adaptation de la radiophonie à l’ère du numérique. Son action démontre que, loin de disparaître, la radio continue d’évoluer et de s’intégrer dans notre quotidien connecté. Sa préservation est une affaire collective, reliant passionnés et curieux autour d’un patrimoine qui continue de faire vibrer les ondes.
Par Jeanne Ruffin–Ducrocq
Le saviez-vous?
Le petit point politique....
Les radios associatives sont régulées par trois grands volets : l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), qui veille à l’application de la loi de 1986 sur la liberté de communication ; le ministère de la Culture, qui encadre ces radios ; et le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER), qui finance les structures dont les ressources commerciales restent inférieures à 20 % du chiffre d’affaires total. On dénombre environ 750 radios associatives locales en France. Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, ces radios ont failli subir une baisse de 10 millions d’euros de leurs subventions, menaçant leur équilibre économique. Face à une forte mobilisation, le Sénat a finalement rétabli ces crédits à leur niveau initial, soit environ 35 millions d’euros, avec des amendements visant même une légère augmentation. Une victoire pour ces médias locaux, dont près de la moitié des ressources dépendent du FSER.
Mais cette bataille budgétaire reflète un contexte plus large : la culture est soumise à une forte pression financière. Alors qu’un fonds d’urgence de 40 millions d’euros a été créé pour soutenir les festivals et les structures en difficulté, le ministère de la Culture subit une nouvelle coupe de 50 millions d’euros, s’ajoutant aux 100 millions déjà supprimés en décembre dernier.
⚠️ Attention ! Cette décision du Sénat n’est pas définitive. Conformément à l’article 45 de la Constitution, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant députés et sénateurs devra trouver un compromis entre le texte adopté par l’Assemblée nationale et celui modifié par le Sénat. Si aucun accord n’est trouvé, c’est l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot, comme le prévoit l’article 47 de la Constitution en matière budgétaire. Il faudra donc attendre l’issue des négociations pour savoir si les crédits des radios locales seront définitivement maintenus.
Affaire à suivre !
Par Mériem Bouguenaya
Vidéo: Les radios associatives, une alternative aux radios traditionnelles
A l’ère du numérique, écouter une radio traditionnelle semble se perdre peu à peu. Pour faire face à ce déclin plusieurs initiatives ont été mises en place pour revaloriser ce média : les radios associatives. Radio Boomerang en est l’exemple.
Vidéo réalisée par Lou Brosse Fagot