Camille Ratia : « Le zéro-déchet m’a appris à être résiliente et adaptable avant l’heure »
Posted On 26 avril 2021
0
329 Views
La situation actuelle interroge nos façons de consommer : le retour vers une consommation plus locale et responsable est apparu comme essentiel. Pourtant, cela n’empêche pas Camille de s’alarmer : « Les masques jetables sont un véritable fléau pour l’environnement. On le voit bien, il suffit de faire trois pas dehors pour en voir par terre. Tous ces masques vont, à un moment ou à un autre, se retrouver dans la nature ou dans les océans… »
Camille avait pourtant décidé bien avant la pandémie de s’activer pour changer les choses. Sa démarche repose en deux mots : le « zéro-déchet ». Pour elle, tout part d’un constat : le traitement et le recyclage des déchets sont polluants, chronophages et énergivores. Une seule solution s’impose alors : réduire sa production de déchets. « Une personne qui pratique le zéro-déchet ne va pas recycler davantage ses déchets, bien au contraire, elle va moins les recycler, tout simplement parce qu’elle va moins en produire ! » Une idée que Camille résume habilement en une seule phrase : « Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas ! »
Pour Camille, les restrictions sanitaires n’ont pas changé grand-chose à son mode de consommation. La quadragénaire avait déjà remis en cause son positionnement vis-à-vis de l’industrie textile, l’une des plus polluantes du monde, alors même que la consommation ne cesse d’augmenter (100 milliards de vêtements ont été consommés dans le monde en 2014, selon Greenpeace). Camille a ses solutions : acheter un peu plus cher mais plus durable et Made in France, ou encore des vêtements de seconde main en ligne. « Je n’avais pas mis les pieds dans une boutique de vêtements “physique” des années avant la pandémie. Cela ne m’a donc pas du tout manqué », souligne-t-elle. Camille était aussi habituée au « tissu local » alimentaire resté ouvert pendant le confinement : petits producteurs, marchés ou encore commerces locaux. Une histoire qu’elle évoque sur son Instagram, à travers des idées de recettes et ses petits défis du quotidien : « Je ne propose pas de solutions “clés en main”, mais je parle juste de ma propre expérience, en espérant que cela en inspire d’autres », explique-t-elle.
Cependant, Camille admet que se mettre au zéro-déchet n’est pas chose facile dans le contexte actuel : « C’est une démarche qui demande de revoir pas mal de ses habitudes mais il faut démarrer par des petites choses. C’est difficile de tout changer d’un coup, ça peut être décourageant. » Pourtant, les initiatives ont fleuri selon elle, notamment pendant le premier confinement où des petites entreprises françaises de couture ont conçu des masques en tissu lavables et réutilisables ou plus récemment lorsque des restaurants ont proposé de consigner les boîtes de vente à emporter pour éviter l’usage unique. Mais alors ce modèle est-il vraiment accessible à tous les budgets et à ceux qui ne vivent pas en ville ? Camille reste en tout cas optimiste : « L’homme est une espèce très astucieuse lorsqu’il s’agit de trouver de nouvelles solutions pour chaque nouveau problème. »
Benoît Chavatte
Léa Bouquet
Autrefois considérée comme un objet ringard réservé aux randonneurs, la gourde a connu un retour en grâce dans le microcosme des objets tendances incontournables. Déclinée dans une multitude de tailles, formes, couleurs, la gourde est venue petit à petit remplacer la bouteille d’eau, figure de proue de la société du « tout-jetable ». Intéressante d’un point de vue écologique, cette nouvelle tendance est également apparue comme une opportunité alléchante pour les services marketing des entreprises ou encore des grandes écoles. La gourde, transportable partout, devient alors un objet de publicité ambulant qui s’exporte parfaitement.
Cependant voilà, même la gourde possède ses côtés sombres. La plupart des usines de fabrication étant situées en Chine, l’objet en lui-même continue de porter un coût écologique relativement élevé, si l’on considère le processus de fabrication mais surtout son exportation à l’échelle mondiale.
L’utilisation de gourdes, à la place des bouteilles d’eau jetables est donc un geste écologiquement positif, le tout étant que cet objet ne prenne pas le tournant de la fast-fashion (mode éphémère), où l’accumulation deviendrait maître-mot. Les gourdes comme objet de collection, c’est cependant le chemin que la société pourrait emprunter. Le 7 mars 2020, une gourde en porcelaine ayant appartenu à l’empereur chinois Qianlong a été adjugée 4,94 millions d’euros lors d’une vente aux enchères. De quoi rendre jalouse notre petite gourde à 30 euros gentiment rangée au fond de notre sac.
Tessa Brudieu
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
pour plus d'infos