PANORAMA 24 : De l’autre côté du miroir

by Etudiants de l'Académie
Jusqu’au 31 décembre 2022, le Studio national des arts contemporains accueille la 24e édition de Panorama. Pour ce grand rendez-vous annuel, les artistes du Fresnoy présentent une cinquantaine d’œuvres inédites sur le thème de L’autre côté. Panorama 24 explore les frontières entre réalité et virtuel, naturel et technologique, mémoire et imaginaire dans l’optique d’ouvrir notre champ de réflexion en renversant nos perspectives individuelles et collectives.

 

« L’autre côté, c’est celui auquel l’art donne accès, notre monde mais un autre à la fois ; soudain habité, mystérieux, enchanté, révélé… » Marie Lavandier, commissaire de l’exposition."

Un large espace d’exposition plongé dans la pénombre révèle des œuvres hétéroclites de toutes formes, agencées de façon à former un tout étonnamment homogène. Un jeu d’ombres et lumières spectrale crée une atmosphère hors du temps : la perte de repères permet d’envisager une approche plus sensorielle. En entrant, le spectateur sort de sa passivité contemplative : il est appelé à s’impliquer physiquement et psychologiquement au travers d’œuvres interactives. Le sens suggéré des œuvres laisse souvent place à la libre interprétation du public.

 

en corps - Photo de Maïssae Sebille
Une approche environnementale novatrice

Le rapport de l’être humain à son environnement naturel est un thème récurrent. Quel futur dans un monde où l’homme épuise continuellement les ressources terrestres ? Quelle(s) empreinte(s) indélébiles l’humanité laisse dans son sillage ? Sans homme, quelles interactions entre les organismes vivants ? La question de la limite d’une démarche énergétique durable est également centrale. L’énergie est alors considérée dans sa condition naturelle, instable et en constante évolution : loin de sa fonction productiviste. Dans ces œuvres, infiniment grand et infiniment petit se confondent ; création et destruction se côtoient.

Avec Objets-monde, Sabrina Ratté met en tension sentiment apocalyptique et nostalgie d’une nature idéalisée. Grace à la photogrammétrie (numérisation 3D d’éléments tirés de la réalité), elle explore l’impact de l’humain sur son envt, qui devient une part intrinsèque de notre écosystème.

 

La technologie au service d’une réflexion individuelle et collective

Accessible à tous, chacun est invité à aller au-delà de la contemplation : les œuvres surmontent les frontières de l’âge ou de la nationalité. Des artistes questionnent le rapport intériorité/extériorité comme Gohar Martorosyan avec Identity. La réalité virtuelle permet une immersion totale dans l’exploration des relations conflictuelles au sein même d’un individu, qui serait modèle d’une société interne. La temporalité est au cœur de l’Autre côté comme en témoignent Temps sonore de Toshihiro Nobor qui explore simultanément les liens entre passé, présent et futur. Ainsi, place est faite à la spiritualité et à l’ésotérisme : l’imaginaire se confond avec la réalité.

Magalie Mobetie s’interroge quant à elle sur l’avenir des pratiques mémorielles et funéraires, physiques ou numériques. Avec Mourning Cloud (Will we all end up in the cloud(s) ?), elle challenge les limites de la mort par un deuil technologique : quel héritage numérique laisse-t-on en passant de l’autre côté ?

Les œuvres abordent également des questions sociétales : quel lien entre public et privé ? Quelle autre perspective apporter face à la construction d’une mémoire collective ? Certains étudient la porosité des frontières entre milieux sociaux en s’immisçant par exemple dans le monde carcéral.

Valentine NOYER

L’art contemporain désigne l’ensemble des oeuvres d’art produites de 1945 à aujourd’hui, tous style compris. Il succède à l’art moderne.
 
On a souvent tendance à penser que l’art contemporain est quelque chose de totalement loufoque et que tout le monde pourrait en faire. Par exemple, Maurizio Cattelan, en 2019, a scotché une banane sur le mur d’un musée et celle-ci a été ensuite considéré comme une oeuvre d’art. Complètement absurde non ?
 
Et bien oui, l’art contemporain, c’est absurde. Cet banane, en plus d’être considéré comme une oeuvre d’art, valait 120 000 dollars, avant d’être mangé par un autre artiste qui dit avoir fait un « happening ».
Alors certes, les défenseurs de l’art contemporain diront qu’il a vendu une idée et pas un fruit. Mais pourquoi dépenser tant d’argent pour obtenir simplement une idée ? Ça ne se vend pas une idée ! Du moins on ne peut pas la monopoliser et avoir la certitude qu’elle est uniquement à nous ! 
 
Mais attention a ne pas faire de généralité, l’art contemporain, ce n’est pas uniquement de l’abstrait ou des oeuvres carrément inclassables comme cette fameuse banane. Non, il y a d’autres mouvement, comme le spatialisme, un genre créé par Lucio Fontana, qui lui, a eu la merveilleuse idée de planter des coups de cutter dans des toiles, et cette fois ci ce n’est pas l’idée, mais bien le tableau qui vaut près de 300 000 dollars.
 
Aujourd’hui, n’importe quoi peut être de l’art. L’art est donc devenu n’importe quoi.
 
Léonie Morinière

Sur le même sujet

Leave a Comment