Limiter son impact environnemental : une solution à portée de fil
Posted On 18 mars 2023
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La sobriété énergétique passe ici par l’apprentissage de techniques de couture. De fil en aiguilles, le but est de ne plus acheter de vêtements neufs, voire d’en confectionner par soi-même. La collection de vêtements oui, mais au prix de l’éco-conception et du rafistolage plutôt qu’à celui de la pollution environnementale. D’autant que l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante après le pétrole. Acheter des vêtements de seconde main, bio, conçus et produits en France est donc une tendance qui file un bon coton.
Entre cliquetis de machines et pop française féministe, les clients des Récoupettes viennent chercher une expertise dans l’art du fil. Son « mode’jo » : « recyclette créative » mais avant tout une ressourcerie en art du fil. Elle s’est fait connaître pour sa marque de fabrique : un atelier proposant un stock de tissus à bas coût. Ici, pouvoir réparer ses vêtements ou ses objets de valeur ne doit pas être du luxe. Il devient de la haute couture avec la valeur humaine et symbolique que votre travail apporte à votre réalisation. Un plan qui se déroulera sans accroc grâce aux ateliers d’apprentissage. A hauteur de 12 euros de l’heure, ces séances sont ouvertes à toutes et tous. Débutants comme confirmés, les ateliers sont proposés sur mesure en fonction des besoins.
L’ensemble des bénéfices est reversé dans l’achat des matériaux, l’entretien des locaux et des machines à coudre. Car oui, les bénévoles travaillent à la formation et la transmission de savoir-faire, mais ils mettent aussi la main à la pâte, ou plutôt à la machine, pour réaliser divers objets et vêtements.
Cette association fonctionne par l’action de ses bénévoles. Ils tricottent, cousent, créent en permanence pour alimenter le coin magasin de ce repère des âmes créatives et responsables.
Vous trouverez des cotons réutilisables, des pochettes à savons, des serviettes hygiéniques lavables ou même des boucles d’oreilles. Il y en a pour tous les besoins, toutes les modes et tous les styles. Grâce à la vente de ces confections, l’association peut rémunérer ses quelques employés.
Difficile de mesurer l’envergure du problème depuis son dressing, pensant faire une bonne affaire en s’achetant un jean à moitié prix dans une enseigne de fast-fashion. On participe en réalité à un engrenage basé sur la surproduction, l’exploitation des travailleurs et le mépris de l’environnement.
L’industrie textile est la 2e source de pollution mondiale. Elle génère 1/5 de la pollution des cours d’eau, 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 4% de l’eau potable utilisée dans la fabrication de vêtements… Le dernier rapport de la fondation Ellen Mc Arthur fait froid dans le dos ; de l’extraction de ressources non-renouvelables, à l’enfouissement ou incinération sans recyclage, en passant par un nombre important de lavages lors de l’usage, chaque étape de fabrication d’un vêtement est très polluante. Ainsi, 73% de la matière première finit en décharge ou incinérée, et seulement 13% des matières utilisées pour produire des vêtements sont recyclées en fin de vie.
Prenons l’exemple d’un T-shirt, pièce incontournable d’un dressing, il s’en vend près de 2 milliards par an sur la planète. De la production à la consommation, un simple T-shirt a parcouru plus de 40 000 km, a une empreinte carbone d’environ 5kg et a nécessité 3750 L d’eau, l’équivalent de presque 25 bains.
Rachel DUCEPT et Zoé DUQUENE
Cette pratique n’est pas uniquement francocentrée. A Utrecht, aux Pays-Bas, Pandora a ouvert son atelier d’arts créatifs il y a un an. Passion et souci écologique, assemblés pour modéliser l’atelier de Pandora. Il propose des workshops créatifs pour débutants. Si la réduction de l’impact de nos consommations sur l’environnement n’est pas forcément ce que viennent chercher les clients en premier lieu, il est l’un des enjeux de sensibilisation de ces ateliers.
Ici, l’on créer à partir d’upcycling et à la fin de chaque atelier l’on repart avec un objet réutilisable au quotidien. Leur réutilisation dans les pratiques quotidiennes favorise le changement de d’habitudes de consommation durablement et même pour les personnes qui n’étaient pas de prime abord pas dans cette démarche.
Ce fil rouge faufilé à chaque séance nous montre que l’on peut faire par soi-même au lieu de surconsommer. Pour Pandora, c’est en montrant aux gens que l’on peut trouver des alternatives écologiques et à bas coût qu’ils vont changer leurs habitudes de consommation.
La couture ouvre des portes d’écoconception et de créativité, accessible à toutes et tous. Certes, cette solution ne tient pas en un coup de ciseaux mais elle est durable dans le temps et pour l’environnement.
Rachel DUCEPT
Adrien Izard-Le Calvé
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