L’abstention en France ne fait que grimper et les jeunes générations sont les coupables idéales. Mais avant de les blâmer questionnons-nous. Car le vote n’est plus l’option la plus plébiscitée pour sauver une démocratie fragilisée.
S’il est une question à ne pas poser à un.e jeune issu.e de la « Gen Z » (les personnes nées entre 1997 et 2010), c’est bien l’indémodable : « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? ». Parce qu’avec les différentes crises économiques, sanitaires et environnementales, un brouillard épais flotte sur l’avenir des jeunes générations, et le retour au soleil n’est probablement pas pour tout de suite.
Aujourd’hui, pour espérer porter sa voix et faire bouger les choses, le mégaphone s’appellerait le vote. En effet, le spectre d’un accord implicite entre la jeunesse et les politiciens semble toujours hanter la démocratie française : ils ne votent pas ou peu et les gouvernements s’en frottent les mains. Les électeur.ice.s des partis dits « de gouvernement » étant âgé.e.s et/ou issu.e.s. des classes aisées, une catégorie qui vote massivement et systématiquement comme montré dans ce podcast de France Culture.
Mais pourquoi ne votent-iels pas ? C’est peut-être le produit d’un ras-le-bol de la politique, de ne pas être écoutés, de voir des enjeux cruciaux être totalement laissés de côté ? C’est l’hypothèse formulée par Clarysse, Lou-Anne et Anne-Cécile, trois étudiantes en Licence de Sciences Politiques qui ont crée le compte Instagram Les Jeunes Politiques, un média dédié à la démocratisation de la politique chez le jeune public.
Une fracture entre les jeunes et la politique
Cette lassitude s’accompagne aussi d’une mauvaise connaissance de la politique. Or, il est compliqué de s’investir si l’on n’est pas au courant des différents enjeux portés par telle ou telle élection. C’est pour répondre à cette problématique que Les Jeunes Politiques a été créé. « On voit beaucoup autour de nous que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique, qu’ils n’ont pas assez d’informations, que ce n’est pas assez clair, donc on essaye de rendre la politique et les informations accessibles de manière simple », explique Lou-Anne.
La démocratie française semble aussi faire face à une perte de confiance envers ses institutions. Ces dernières se révèlent inefficaces à prendre en charge les sujets qui inquiètent les jeunes. D’après Anne-Cécile, « Il n’y a pas beaucoup de décisions qui sont prises pour nous […] quand on parle d’avenir, de climat, d’écologie, on voit qu’il y a une fracture entre les jeunes et la politique qui fait que les jeunes perdent espoir et se coupent de la politique ».
Vote = solution ?
Mais si le parti pris des Jeunes Politiques est clair, lutter contre l’abstention en informant les jeunes générations, le vote est-il toujours la solution ?
Si ce dernier est installé depuis des siècles comme l’outil démocratique par excellence, il n’a ironiquement jamais fait l’unanimité. De par le mode de scrutin jugé peu pertinent ou le faible choix de candidat.e.s dont les réelles intentions une fois arrivés au pouvoir font débat, le vote n’a pas vraiment le vent en poupe.
En effet, si un certain nombre de la population ne se reconnaît plus dans le système démocratique français actuel (comme en témoigne les chiffres de l’abstention lors de la présidentielle 2022), pourquoi ne pas réfléchir à une nouvelle organisation sociétale ? « Je pense qu’il faut tout casser pour tout refaire. Il faut tout changer, mais ça ne passera pas par une élection », argumentait Thérèse au micro de France Info en avril 2022.
Si le vote était peut-être un instrument démocratique fiable au XXe siècle, force est de constater qu’il ne répond pas aux défis du XXIe. Alors que le réchauffement climatique fait froid dans le dos des jeunes, le vote semble à bout de souffle pour répondre aux exigences portées par une planète bleue rouge de colère.
Car si Tocqueville disait qu’il faut « une science politique nouvelle à un monde tout nouveau », Renaud rétorque « rien à foutre de la lutte de crasses, tous les systèmes sont dégueulasses ».
Alors, faut-il toujours miser sur le vote ? Ou commencer à songer à un autre moyen de se faire entendre ? Le temps nous le dirait probablement. Mais une fois l’horloge arrêtée, les aiguilles se figent et il est trop tard pour un retour en arrière.
Noé Racofier
L'horoscope politique
Gémeaux
Curieux, vous adorez connaître le vote de tout le monde. Profitez de votre sociabilité pour expliquer autour de vous, l’intérêt de mettre un bulletin dans l’urne.
Taureau
Signe de terre, vous êtes réputé pour votre loyauté à vos idées politiques. Pourquoi ne pas essayer d’écouter véritablement les opinions des autres, sans préparer une contre-attaque dans votre tête ?
Bélier
Dynamique comme vous êtes, vous n’hésitez pas à entrer en confrontation. Apprenez cependant à vous réguler, au risque de faire fuir vos propres alliés.
Cancer
Votre sensibilité vous amène à prendre les questions sociales très à cœur. Le moment est venu de vous engager dans un projet ou une association pour faire profiter les autres de votre douceur.
Vierge
Votre sens pointu de l’organisation vous pousse à lire tous les programmes en prenant des notes. N’hésitez pas à en faire profiter les autres, pourquoi pas sur les réseaux sociaux ?
Balance
Pacifiste, vous savez calmer les échauffements entre vos proches aux deux extrêmes de l’échiquier politique. Vous pouvez miser sur votre diplomatie pour organiser des débats, tout le monde en sortira gagnant.
Verseau
Avec votre créativité, vous expliquer les enjeux géopolitiques en les transformant en petites scénettes. Et si vous usiez de votre côté artiste pour créer tracts et affiches ?
Poisson
Votre idéalisme et votre empathie vous poussent à aller voter même lorsque tout semble perdu. Utilisez votre altruisme pour proposer aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer de faire procuration auprès de vous.
Zoé Sabaud
Rencontre avec un militant à la FSE de Lille
Samuel Leroisier est militant à la Fédération Syndicale Etudiante à Lille. Il explique les objectifs du groupe et les intérêts qu’il y a à le rejoindre. Il revient sur les différences entre les adhérents, les militants et les partisans et raconte comment la Fédération parvient à mobiliser les étudiants.
Tina Wild