Les bus gratuits de Dunkerque, facteurs d’unité sociale ?
Posted On 23 mars 2024
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Dans la commune de Dunkerque, l’industrie a nourri ses habitants. Quand certaines de ses usines ont fermé, c’est la ville qui a malheureusement sombré, un centre-ville vieilli, un taux de chômage élevé, mais depuis plusieurs années la pointe de la France a su se remodeler. Par différents changements importants au cœur de la ville réalisés sous l’égide de l’ancien maire Patrice Vergriète, mais aussi par l’arrivée des bus 100 % gratuits.
Ces bus flamboyants qui serpentent le long des rues sont bien connues des Dunkerquois et constituent une fierté. Des personnes âgées aux élèves en passant par les travailleurs, tous ont pris leurs marques dans une ligne de bus intuitive, efficace et gratuite.
« Pour ceux qui ont un coup de pompe devant les prix de l’essence, un bus 100 % gratuit pour tous » : un des slogans phare de l’entreprise, qui crée chez les habitants une forme d’écoute et de réponse aux attentes des uns et des autres, face à une inflation grandissante.
Un moyen de transport qui permet à tous de circuler et de se réapproprier la ville. Pour Myriam, 58 ans, les bus permettent à sa mère Jeannine 83 ans de se rapprocher du centre et d’éviter un quelconque isolement.
« C’est super le bus gratuit, on ne prend pas la voiture ! », nous dit Claudette à la hâte avant de rentrer dans son C1 direction Grande-Synthe Puythouck. En effet, le prix du carburant n’est pas le seul inconvenant qui pousse les usagers à laisser la voiture au garage. Pour beaucoup la chasse à la place de stationnement ou les innombrables feux rouges qui arpentent la ville, décourageaient les habitants à se rendre dans le centre. Avec des lignes chrono qui arrivent toutes les 10 minutes, les bus concurrencent les voitures et comme le souligne Maxime 37 ans « avec le bus il n’y a pas plus ce problème de stationnement ».
135 bus colorés circulent dans la ville parmi eux, 85 % roulent au gaz naturel et 3 autres sont électriques. « Ce bus roule au gaz naturel » : encore un des différents slogans des bus colorés. Mais qu’est-ce que c’est le gaz naturel et est-il écologique ? Les bus équipés au gaz naturel continuent de produire du CO2. Elle reste une énergie fossile, cependant elle produit à niveau moindre que les rejets de gaz des moteurs diesel.
« On dit que Dunkerque est mort et enterré, mais c’est pas vrai ! » chantonnent les carnavaleux
Une ville qui a su se reconstruire au-delà de son industrie : les bus ont contribué à créer un centre-ville attractif, mais également à rassembler les habitants dans des moments plus festifs. Tout au long du mois de février jusqu’à début mars, les bus accompagnent les carnavaleux au rythme des bandes et les supporters de l’ULSD au stade Tribut. Plus qu’un bus, il devient un compagnon de tous les jours qui vit au rythme des grands moments de la ville.
Le ciel du nord peut être gris, mais les transports en commun de Dunkerque sont à l’image de ses usagers, pleins de ressources, innovants, festifs et colorés.
Naelysa Boubtita
Cet Été, dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques qui se disputeront à Paris entre le 26 juillet et le 8 septembre, ce sont entre 10 et 15 millions de touristes qui sont attendus dans la capitale française. Un afflux de supporters en provenance du monde entier qui contraint Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice de la mobilité pour la région Île-de-France, à augmenter son offre de 15 % pendant la durée des deux évènements. “Une augmentation de l’offre qui nécessite des ressources financières importantes” à en croire Valérie Pécresse, la présidente de l’organisation.
Pour cette raison et dans le but de supporter cette augmentation de l’offre, le prix des transports va bondir. Fixé à 2€10 le reste de l’année, le trajet unitaire s’élèvera à 4€ alors que le passe « Paris 2024 », spécialement mis en place pour l’occasion, avoisinera les 70€ à la semaine.
Des sommes importantes qui néanmoins n’impacteront pas les résidents franciliens puisque les tarifs mensuels et annuels resteront à l’identique. Les touristes étrangers seront donc les principaux concernés par cette flambée des titres de transport mis en place par Île-de-France Mobilités et qui tranche avec la volonté qui était affirmée par l’organisation Paris 2024 d’offrir la gratuité des transports en commun aux visiteurs il y a encore deux petites années. Ce désaccord entre les deux parties aura des répercussions sur le portefeuille des amateurs de sport, déjà bien impacté par les prix des billets des épreuves.
Titouan Verron
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